Développement de l’aquaculture pour faire face à l’épuisement des ressources halieutiques

CNRDPA

Le développement de l’aquaculture est un besoin impératif pour la préservation et la diversification des ressources halieutiques de plus en plus menacées par des facteurs humains et climatiques, a souligné une responsable du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture (Cnrdpa).
« L’aquaculture est l’une des meilleures option pour promouvoir une pêche durable et faire face à cette surexploitation des stocks halieutiques », a affirmé, dans une déclaration à l’APS, Souad Lamoudi, chercheuse et chef de service de la valorisation des résultats de la recherche auprès du Cnrdpa.
Dans ce sens, Mme Lamoudi a mis en avant le rôle du Cnrdpa dans le développement de l’activité aquacole en Algérie notamment à travers l’installation de plusieurs stations expérimentales pour l’élevage de poisson en eau de mer et en eau douce à travers le territoire national.
Ces stations ont pour intérêt, a-t-elle expliqué, le développement des techniques d’élevage aquacole adapté à l’environnement local pour les transmettre aux investisseurs qui souhaiteraient installer leurs propres fermes.
S’ajoute à cela le développement de la filière crevetticulture qui porte sur une espèce d’un grand intérêt commercial, a fait savoir la même responsable affirmant que le Cnrdpa dispose de deux fermes pilotes de reproduction et de grossissement de crevettes, équipées chacune d’un laboratoire de recherche.
Par ailleurs, Mme Lamoudi a mis en avant l’importance socio-économique de l’aquaculture notamment dans le Sud, à travers l’exploitation des grands espaces libres riches en eau souterraine. « Dans ces espaces, nous encourageons l’aquaculture intégrée à l’agriculture qui consiste à utiliser les plants d’eaux d’irrigation pour l’élevage de poissons », a-t-elle assuré, et ce, dans le but de permettre aux agriculteurs d’avoir une eau d’irrigation riche en fertilisants naturels, tout en approvisionnant les populations en produits halieutiques, a-t-elle encore expliqué.
Intervenant dans le même sens, Sabeha Aguenini, Chef de département protection de la ressource à l’Agence nationale des barrages et transferts (Anbt), a souligné le rôle de l’aquaculture dans la croissance de la production halieutique en Algérie, en mettant en exergue le rôle des barrages dans le développement de ce créneau.
« Une production annuelle de 200 à 500 tonnes d’espèces à valeur marchande est générée par les barrages », a indiqué Mme Aguenini, en citant les sandres, le black bass, le barbeau ainsi que la carpe chinoise qui, en plus de sa valeur économique, joue un rôle de « purificateur » biologique.
« Cette espèce aide en effet à la purification de la ressource hydrique en contrôlant la prolifération des végétaux tels les algues qui rendent difficile le traitement des eaux », a-t-elle détaillé.
Selon les prévisions du ministère de la Pêche et des productions halieutiques, la production nationale aquacole (élevage dans les barrages, en eau de mer et fermes aquacoles) devrait atteindre 8.000 tonnes fin 2022, soit un accroissement de 67% par rapport à l’année précédente.
Manel Z.