Industrie automobile : «60.000 véhicules Fiat Algérie»sur le marché dès 2023

Le groupe Stellantis et l’Algérie passent à la vitesse supérieure

Un peu plus d’un mois et demi après la conclusion d’un accord-cadre entre le géant mondial de la construction automobile, Stellantis et le ministère de l’Industrie, le 13 octobre écoulé, visant la production locale de véhicules de marque Fiat en Algérie, le constructeur italien signe le cahier des charges régissant l’activité de construction automobile, publié le 17 novembre passé, ainsi qu’une convention avec l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI).
«L’accord signé entre l’AAPI et Stellantis permet la réalisation de l’infrastructure de l’usine et son équipement, ainsi que la souscription au cahier des charges relatif à l’exercice de l’activité de construction des véhicules publié en vertu du Décret exécutif n° 22-384», a précisé, avant-hier, le ministre de l’Industrie dans son allocution prononcée à l’occasion de la cérémonie de signature desdits accords, ajoutant que «cet accord amorce la fin d’une étape importante dans la concrétisation du projet de construction des véhicules».
Le projet de fabrication locale de véhicules de la marque Fiat entre dans une nouvelle phase : aménagement et implantation de l’usine sur le site dédié à la construction d’ici la fin de l’année 2023 du premier véhicule Fiat Algérie, à Oran. Elle sera réalisée sur une assiette foncière de «40 ha et une autre adjacente sur une superficie de 80 ha consacrée aux fournisseurs locaux et aux entreprises sous-traitantes», et devrait produire initialement «60.000 véhicules/an à partir de la première année (2023), avant d’atteindre 90.000 véhicules/an», a précisé le communiqué co-rédigé par le ministère de l’Industrie et Stellantis.
Les deux partenaires ont souligné, à l’occasion, l’importance de ce partenariat pour la création d’un écosystème automobile concret, avec pour ambition, la promotion de l’intégration nationale à travers «un plan d’intégration locale dans le cadre d’un plan visant à améliorer les savoir-faire des acteurs existants en Algérie, et à trouver de nouveaux acteurs pour réaliser les moyennes d’intégration requises dans le cahier des charges».
Ce dernier, publié récemment, exige, pour rappel, des constructeurs automobiles étrangers un taux d’intégration initial de 10%, et de 20% à la quatrième année et d’atteindre les 30% après cinq ans le début de la production.
En signant ledit cahier des charges, le groupe Stellantis adhère à la stratégie nationale du développement de l’industrie automobile, réaffirmant son engagement de renforcer sa présence sur le marché algérien et régional.
En effet, le constructeur international ambitionne d’ici 2030, d’»atteindre une capacité de production d’un (01) million de véhicules/an dans la région Afrique et Moyen-Orient, et partant, réaliser une autonomie industrielle de 70% «. L’Algérie attend du partenaire étranger la satisfaction des objectifs de production annoncés sur la durée de l’agrément, savoir «le développement d’un réseau de fournisseurs performants, la contribution à la création de session de formations supérieures et professionnelles pour l’industrie automobile, outre la production, la commercialisation et l’exportation des véhicules suivant les normes internationales». Le cahier des charges signé exige de l’investisseur de promouvoir l’exportation des véhicules au terme de sa cinquième année d’activité, ce qui correspond aux objectifs de Stellantis. Le ton est déjà donné.
«L’année 2023 marquera le lancement effectif de l’industrie automobile (voitures, camions, bus) en Algérie, précisant que plusieurs dossiers ont été déposés au niveau du ministère de l’Industrie. Ces derniers seront examinés par la commission installée mardi», a déclaré M. Zeghdar qui a procédé au cours de la même journée à l’inauguration, à Sétif, de la première usine algéro-
brésilienne, spécialisée dans la fabrication des moteurs électrique de machines à laver. Il a indiqué, à l’occasion, que «le moteur produit par cette usine sera exporté dans des pays africains et européens, une fois les besoins locaux satisfaits».
Samira Takharboucht