Le blé baisse de 2,8%, quel impact sur le marché national ?

Les prix des denrées alimentaires se stabilisent en novembre selon la FAO

L’inflation grignote chaque jour un peu plus du pouvoir d’achat des Algériens, et ce, malgré les mesures de soutien prises par les autorités pour faire baisser les prix de large consommation. Les prix des fruits et légumes, ces derniers jours, ont connu de nouvelles hausses. Cela ne surprend plus les consommateurs habitués à la manipulation des prix par les revendeurs à l’approche d’un événement national ou religieux, mais aussi de l’hiver. Pour stabiliser les prix des fruits et légumes, le ministère du Commerce et de la promotion des exportations a décidé d’agir à travers le renforcement du contrôle des chambres froides et l’installation de cellules de veille au niveau des régions et des wilayas. D’autre part, le pays doit investir davantage dans le secteur agricole et le développement des chaînes d’approvisionnement et de conditionnement pour garantir la disponibilité des produits agricoles et des différentes denrées alimentaires.
Pour y parvenir, le pays doit lutter contre les changements climatiques, en l’occurrence du stress hydrique. Une nouvelle stratégie du développement du secteur agricole au niveau national est mise en œuvre et devrait aider le pays sur le long terme à renforcer sa production agricole, en pleine croissance et transformation. L’objectif est de réduire les importations et sa dépendance à l’étranger.
L’Algérie est un grand importateur de blé, la raison pour laquelle les prix des produits dérivés de cette matière première agricole flambent, obéissant à la hausse des cours des céréales sur le marché international. Les prix des céréales commencent à se stabiliser ces deux derniers mois. Une première depuis le début de l’offensive russe en Ukraine (principaux producteurs et exportateurs de blé au monde). L’Algérie a dû trouver de nouveaux fournisseurs pour renforcer ses stocks de blé et éviter la pénurie sur son marché, mais pas l’inflation.
Les produits fabriqués à base du blé sont subventionnés en Algérie. Les prix des produits alimentaires devraient actuellement connaître une certaines stabilité, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a souligné, avant-hier, que «des prix mondiaux des produits alimentaires en novembre, avec une baisse des prix des céréales liée notamment à la prolongation du corridor maritime en mer Noire». Le blé a baissé de «2,8% et le maïs de 1,7%, en partie sous l’effet de la prolongation de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire contrairement à l’indice des prix des huiles végétales qui a augmenté de 2,3% en novembre, mettant fin à sept mois consécutifs de baisse», a précisé l’Organisation. Serait-il possible de maintenir la stabilité des prix du blé, un produit présent dans l’alimentation quotidienne des citoyens du monde ? En Algérie l’impact est difficile à mesurer à cause des spéculateurs, désormais, dans le viseur de l’Etat.
Difficile de répondre à la question vu les changements géo-économiques que connaît le monde actuellement. La crise énergétique qui secoue les pays industrialisés risque de bouleverser le marché mondial de l’alimentaire. Les gouvernements, les institutions et organisations internationales suivent avec attention l’évolution de la situation.
Samira Tk