L’Algérie veut prendre les devants : l’Etat vise un million de start-ups en 2023

L’Afrique tente sa révolution numérique

L’Algérie place le développement des start-ups au cœur de sa révolution économique et numérique. Le pays ambitionne d’atteindre un million de porteurs de projet d’ici 2023. L’Etat a mis en place une nouvelle stratégie et lignes directrices pertinentes depuis 2020 visant à encourager l’émergence des start-ups, les exhortant à devenir des « licornes » incontournables au niveau régional et africain.

L’Algérie veut soutenir les jeunes porteurs de projets dans leur envol. Une nouvelle feuille de route et lignes directrices pertinentes ont été mises en œuvre depuis 2020 pour promouvoir ce secteur en pleine émergence et croissance. « L’Algérie avait franchi de grands pas dans le cadre de la stratégie du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune pour le développement des startups, avec comme objectif un million de porteurs de projet pour 2023 », a indiqué, avant-hier, le Premier ministre, Aimane Benabderrahmane , à l’ouverture d’une exposition sur les startup, organisée, en marge des travaux de la première Conférence africaine des startup.
Il a souligné les efforts effectués par l’Algérie pour redonner du souffle au secteur des start-ups qui devrait désormais contribuer au développement et à la prospérité économique du pays. Il a fait référence aux séries de mesures prises par le Gouvernement en faveur des start-ups innovantes, préconisant, à l’occasion, de toujours soutenir et conforter le modèle de croissance basé sur l’innovation et la révolution numérique dans divers domaines (industriels, agricole, scientifique, culturel, social ou administratif…) dans l’objectif de renforcer la production nationale et encourager la compétitivité.
Des avantages fiscaux et facilitations administratives et financières sont mises en place dans pour aider les jeunes porteurs de projets à entreprendre et à concrétiser leurs projets innovants. Pour favoriser leur croissance dans un environnement stable, le gouvernement a décidé de mettre en place un nouveau cadre juridique et d’adopter de nouveaux instruments de financement et d’accompagnement des jeunes startupeurs.
La nouvelle forme juridique en question concerne le projet de loi portant statut de l’auto-entrepreneur, adopté il y a quelques semaines par les députés à l’Assemblée populaire nationale. Il est aussi prévu, dans la même perspective, « l’élaboration d’un avant-projet de loi relative au commerce électronique ». Sur le plan accompagnement des porteurs de projets en herbe, l’Etat a réalisé un accélérateur qu’il a baptisé, « Algeria Venture », avec la labélisation. Par ailleurs, de nombreux événements et conférences dédiées aux start-ups ont été organisés ces mois. La première conférence africaine des start-up s’inscrit dans l’agenda des autorités algériennes qui veulent encourager les starts-ups algériennes à explorer et à investir le marché africain. Faire face à la concurrence et contribuer au développement local du pays.
Les start-ups ont prouvé leur capacité à réinventer le monde agricole, industriel, financier, administratif et bancaire. Le développement de ce secteur est impératif.
Le Premier ministre a indiqué, dans ce sens, que les autorités locales doivent encourager les porteurs de projets et les soutenir dans leur démarche, particulièrement, lors de la phase du financement de l’amorçage de leur entreprise. Il a souligné que « le portefeuille de gestion des fonds d’investissement locaux, doté de 58 milliards de dinars, à raison d’un milliard DA pour chaque wilaya était à même de renforcer la capacité du fonds à financer le plus grand nombre possible de start-up ».
Il a insisté sur « l’importance de suivre des approches économiques et financières en matière de gestion des startups ». Un appel à lutter contre la bureaucratie qui a souvent entravé le lancement de projet et dissuadé les jeunes porteurs de projets de réaliser leurs objectifs. Après avoir écouté les préoccupations des jeunes porteurs de projets, M. Benabderrahmane a ordonné aux autorités concernées, d’ « accélérer le traitement des dossiers au niveau du Fonds algérien des startup permettant à ces dernières d’accéder aux sources de financement ». Le domaine d’intervention des start-ups est vaste, l’innovation n’a pas de limite. En s’adressant, par ailleurs, à ces entreprises, le chef du gouvernement les a exhortés « à relever le défis de la fabrication locale des puces électroniques relatives aux pièces d’identité biométrique et de l’élargissement des projets de services qui font la promotion du tourisme, notamment saharien ». La conférence africaine des start-ups qui prend fin aujourd’hui était une occasion pour de nombreuses entreprises participantes à cet événement de discuter des opportunités de coopération.
Samira Takharboucht