Les projections des films en lice et les débats se poursuivent

11e FICA

Des cinéastes et professionnels de la télévision ont partagé mardi à Alger leurs expériences dans le 7e Art à travers des visions croisées sur le cinéma comme expérience professionnelle et personnelle.Réunis autour d’un panel thématique à la Cinémathèque d’Alger dans le cadre du 11e Festival international du cinéma d’Alger (Fica), les intervenants ont évoqué leurs expériences respectives et les entraves liées au financement et à la diffusion de leurs films.
Le réalisateur et scénariste, Rachid Benallal a souligné que le cinéma est à la fois «un art et un métier qui a besoin de beaucoup d’abnégation et d’apprentissage» qui permettront d’aiguiser leurs connaissances dans le domaine de la réalisation.
Relevant un faible accompagnement en matière d’encadrement et de soutien aux projets de jeunes réalisateurs, le comédien et chef monteur a suggéré une «contribution de la télévision publique aux productions de jeunes cinéastes».
De son côté, le journaliste, Abdelkrim Tazaroute, a recommandé la création et la multiplication de cinéclubs et festivals, pour donner une large visibilité aux œuvres de nombreux jeunes cinéastes, citant pour exemple, les Rencontres cinématographiques de Béjaïa (Rcb), qui ont constitué, selon lui, un lieu de rencontre entre professionnels et cinéphiles.
Prenant la parole lors d’un débat ouvert au public, le réalisateur Merzak Allouache, a rappelé que la cinémathèque algérienne était une école et un lieu d’initiation et d’imprégnation au 7e art, qui a vu se succéder des cinéastes de renommée internationale à l’image de l’Egyptien Youssef Chahine, qui y a présenté ses films.
Regrettant le manque de salles pour la diffusion de films, le réalisateur de «Omar Gatlato», a appelé à encourager la création de lieux de rencontres et d’espaces de diffusion de films notamment les productions de jeunes cinéastes.
Concernant la compétition, trois courts métrages sur l’environnement et les souffrances psychologiques engendrées par une société moderne de plus en plus matérialiste ont été projetés, lundi à Alger, dans le cadre de la 11e édition du Festival international du cinéma d’Alger (FICA), en présence des réalisateurs.
Il s’agit du court métrage «Toute la nuit» du réalisateur algérien Fayçal Hammoum qui retrace le drame de deux parents ayant perdu leur fille unique assassinée. La mère sombre dans un état dépressif qui la pousse à chercher sa fille dans les gares de train et les espaces de loisirs, et à afficher ses photos dans les rues.
Chargé d’émotions, le film de Fayçal Hammoum rapporte, pendant 17 minutes, le désarroi et la détresse de la mère qui n’accepte pas la mort de sa fille unique, malgré le soutien de son mari.
Le court métrage «Le pont» du réalisateur algérien Mohamed Taher Chawki Boukaf, d’une durée de 6 minutes, retrace les souffrances d’un père et de son fils malade qui voyagent à dos d’âne pour rejoindre l’hôpital.
Le périple est ponctué de nombreux désagréments qui reflètent de manière symbolique les problèmes sociaux et environnementaux tels que la pollution et l’embouteillage.
Le court métrage «Bridge», primé dans la catégorie du cinéma et de l’audiovisuel de la 15e édition du Prix du président de la République pour les jeunes créateurs «Ali Maachi» (édition 2021), a pu attirer l’attention du public grâce aux effets sonores, au montage et à la bonne animation au niveau technique, et au thème très symbolique.
Le public était également au rendez-vous avec le film «Adieu les cons» (17 mn) du réalisateur canadien Albert Dupontel. Ce court métrage relate dans un style comique comment le Premier ministre et sa femme ont accueilli chez eux trois femmes de ménage à l’occasion de leur anniversaire, en évoquant des situations et des scènes amusantes.
A travers ce récit, le réalisateur aborde les questions de gestion et de collecte des déchets, ainsi que les différents problèmes auxquels sont confrontés les agents d’hygiène, outre le regard désintéressé de certaines personnes concernant les dangers de la pollution sur la santé publique.
Le 11e Festival international du cinéma d’Alger (FICA), dédié au film engagé, se poursuit jusqu’au 10 décembre, avec la participation de 60 films de différents pays, dont 25 en compétition. Cette édition met l’accent, notamment, sur les questions de la résistance, de la femme et de l’environnement..
R.C.