Pour un siège permanent à l’Afrique au Conseil de sécurité

Conférence sur la paix et la sécurité en Afrique

Le ministre des Affaires étrangères du Kenya et coordonnateur du Groupe des membres africains non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU «A3», Alfred Mutua, a mis l’accent, jeudi à Oran, sur la nécessité pour l’Afrique de «disposer d’un siège permanent» au Conseil de sécurité de l’ONU compte tenu de «son poids et de son importance sur la scène internationale».

Avec «plus de 60 ans d’indépendance de la plupart des pays africains et leur adhésion à l’ONU et compte tenu du fait que les questions africaines constituent plus de 70% de l’ordre du jour du Conseil de sécurité de l’ONU, les pays africains ont le droit de disposer d’un siège permanent dans cette importante instance», a souligné M. Mutua qui intervenait lors de la deuxième journée des travaux de la 9e Conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique.
«L’octroi d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU à l’Afrique s’inscrit dans le cadre d’une réforme globale de cet organe onusien en vue d’être plus démocratique et plus efficace dans le traitement des questions de la paix et la sécurité dans le monde. Réforme que des chefs d’Etat africains ont toujours appelé et que des chefs d’autres pays approuvent», a ajouté M. Mutua.
Le chef de la diplomatie kenyane a, par ailleurs, appelé l’ONU «à renforcer sa coopération avec des organisations régionales dont l’Union africaine et à coordonner ses actions avec elles pour résoudre les conflits et s’inspirer de certaines visions et instruments développés par les pays africains dans la résolution de conflits surtout au travers le Conseil de la paix et la sécurité de l’UA qui a obtenu des résultats satisfaisants dans de nombreux pays».
Par ailleurs, Alfred Mutua a salué la coopération «fructueuse» et la coordination entre les membres africains non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Groupe A3) pour faire entendre la voix des pays africains, dans cette instance et dans les différentes instances internationales. Il s’agira également, poursuit le ministre kenyan, de coordonner les efforts avec le Conseil de paix et de sécurité de l’UA d’une voix unifiée sur diverses questions qu’affronte le Continent et de défendre ses intérêts et sa vision des solutions à ces conflits.
Le ministre a souligné «la nécessité pour la diplomatie africaine de se concentrer, lors de la prochaine étape, sur un ensemble de questions internationales ayant un impact direct sur les peuples du Continent, notamment la promotion des processus de paix en Afrique, l’impact du changement climatique sur les peuples ayant pour conséquences les crises alimentaires et les conflits».
Il a également appelé à «se concentrer sur le repeuplement et le développement après la résolution des conflits en collaboration avec différents partenaires et œuvrer sur la question de l’imposition de sanctions à certains pays africains unilatéralement et sans examen préalable par le Conseil de sécurité de l’ONU».
Cette 9e Conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique enregistre une participation de haut niveau au niveau ministériel des pays membres au Conseil de sécurité et de la paix de l’UA, des membres africains au Conseil de sécurité de l’ONU, outre des experts et de hauts représentants d’instances africaines et de l’ONU.
A l’ordre du jour de cette édition figurent également la question de «faire taire les armes en Afrique» par le désarmement et le contrôle de la prolifération des armes légères et de petit calibre illégales, ainsi que la lutte contre le fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent, ainsi que d’autres questions liées à l’imposition et à l’application de sanctions internationales, rappelle-t-on.

Agence