Stabilisation des cours : La Chine pourrait-être la solution !

Le marché pétrolier désorienté

Le pétrole à 76 dollars depuis deux jours. Le marché pétrolier connaît du coup sa pire semaine depuis le début de la guerre en Ukraine, et ce malgré la décision de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) élargie et celle des sept grandes puissances économiques mondiales (G7) et l’Australie de plafonner le pétrole russe à 60 dollars. C’est ce que les experts qualifient de « parfait exemple de fluctuation de prix ». Cependant, cette situation pourrait changer d’un instant à l’autre. Les cours obéissent à la logique de l’offre et de la demande. Cette dernière est complètement désorientée ces derniers mois. L’inquiétude gagne les pays producteurs, mais aussi les consommateurs qui craignent un effet boomerang de leur embargo sur le pétrole russe. La Russie n’a pas encore riposté, mais elle a promis de le faire.
Il y a des inquiétudes sur l’Europe en récession et sur le resserrement excessif des banques centrales pour maîtriser l’inflation. Et puis, il y a les gros titres occasionnels sur un pipeline en difficulté, comme Keystone. N’importe quoi peut faire basculer le marché de deux dollars dans un sens ou dans l’autre n’importe quel jour. Le marché est nerveux comme une puce », a déclaré John Kilduff, partenaire du fonds spéculatif new-yorkais Again Capital, cité, avant-hier, par le site spécialisé,
« Investing.com », dans un article sur le marché pétrolier. Les cours de l’or noir sont retournés avant-hier à la baisse après un léger rebond, soutenu par les perturbations de l’offre aux Etats-Unis après l’arrêt d’un oléoduc et en mer Noire.
Le pétrole pourrait, en effet, retrouver des couleurs dans les jours à venir avec le retour, tant redouté et attendu, de la Chine sur le marché international.
La Chine a confirmé son retour le 9 décembre dernier depuis l’Arabie saoudite où s’est déroulé le Sommet arabo-chinois qui ouvre la voie à de nouvelles spéculations sur le renforcement de l’alliance des pays émergents. La Chine et l’Arabie saoudite ont d’ailleurs souligné « l’importance de la stabilité du marché pétrolier mondial et le rôle de Riyad dans son maintien », selon un communiqué conjoint publié vendredi à l’occasion de la visite du Président chinois Xi Jinping en Arabie saoudite. Ce qui en dit long sur l’engagement du royaume wahhabite, membre influent de l’Opep+ au côté de la Russie, en faveur de la stabilisation du marché pétrolier. L’Arabie saoudite confirme ses nouvelles orientations stratégiques et renforce son alliance avec le partenaire économique de la Russie, la Chine.
Le monde multipolaire se forge progressivement. Le Président russe, Vladimir Poutine, a menacé avant-hier, les pays occidentaux de « réduire la production de pétrole russe si nécessaire », en guise de réponse à leurs sanctions, ce qui pourrait causer un choc de l’offre et faire flamber les prix. Les pays membres de l’Opep+ ont aussi indiqué, lors de leur Sommet, le 4 décembre écoulé, qu’ils pourraient se réunir avant la date fixée au 4 juin 2023, « si besoin » pour stabiliser les prix et éviter le scénario de 2014 et 2016. Le marché pétrolier tient les investisseurs en haleine. Samira Tk