«M’hamed Issiakhem, Ma main au feu… Portrait à l’encre»

Benamar Médiène signe son dernier ouvrage

 

Dans son dernier ouvrage intitulé «M’hamed Issiakhem, Ma main au feu… Portrait à l’encre», l’universitaire, romancier et spécialiste de l’histoire de l’art Benamar Médiène, propose à ses lecteurs une forme atypique de biographie du célèbre peintre algérien, un ouvrage qui met la visière de l’amitié entre l’auteur et les exigences académiques d’une biographie.
Publié récemment aux éditions Casbah, cet ouvrage de 355 pages invite le lecteur à partager des tranches de vie, des rencontres, des discussions et souvent des émotions, mais sans aucune nostalgie, avec M’hamed Issiakhem, mais aussi inévitablement avec le poète, romancier et dramaturge Kateb Yacine, compagnon de route de toujours du peintre.
Cet ouvrage mêlant le pinceau du peintre à la plume de l’écrivain pour un «portrait à l’encre» qui sonne comme une promesse de vérité, restitue dans le détail le dramatique épisode de la grenade que le peintre avait fait accidentellement exploser et qui a coûté la vie à ses deux sœurs et à son neveu, à l’âge de 16 ans, M’hamed Issiakhem va perdre son bras gauche et le lien affectif avec sa mère.
Un des chapitres les plus poignant de la vie d’Issiakhem est restitué par son ami et biographe dans le chapitre «Mère parle-moi pour que je cesse de mourir» revient sur le long séjour à l’hôpital de M’hamed et de sa jeune sœur Yasmine, sur les interventions chirurgicales et le silence assassin de la mère qui tient son fils pour responsable.
Après sa sortie de l’hôpital, M’hamed Issiakhem prend un aller simple pour Alger où il gagne sa vie en faisant ce qu’il sait faire le mieux, des portraits des passants ou des clients des terrasses.
Benamar Médiène livre également les principes fondateurs et la genèse de l’Union nationale des arts plastiques (Unap), créée par douze plasticiens algériens dont Kheira Flidjani, Bachir Yelles, Mohamed Khadda, Choukri Mesli ou encore Issiakhem avant de livrer des lectures et des anecdotes qui réunissent ses deux grands amis autour de l’oeuvre «Femme sur poème», peinte par Issiakhem et calligraphiée par Kateb.
Dans des passages des plus poignants, Benamar Médiène raconte sa journée du 1er décembre 1985, quand il a appris la disparition de son ami, il revient aussi avec un style des plus expressifs restituer une autre date funeste qu’il avait vécu dans le détail, le 28 octobre 1989, jour de la disparition de Kateb Yacine qu’il avait accompagné dans le dernier voyage depuis l’hôpital de Grenoble jusqu’à sa dernière demeure au cimetière d’El Alia à Alger.
L’ouvrage dont la couverture n’est autre que l’œuvre «M’hamed Issiakhem, autoportrait» (1976), compte également de nombreuses photographies et une douzaine d’oeuvres de l’artiste.
R.C.