Benabderrahmane séduit les investisseurs américains à Washington

Dans le cadre du nouveau partenariat afro-américain à redéfinir

Les Etats-Unis du Président Joe Biden veulent peser lourd en Afrique pour développer leur influence face à leurs rivaux traditionnels, la Chine et la Russie, omniprésents sur le marché africain.

Il est clair que les enjeux géostratégiques et géoéconomiques occupent le centre de la revalorisation des relations américano-africaines et qui conditionnent, actuellement, leur politique étrangère. Gagner la confiance des pays africains affaiblirait le leadership de ses concurrents sur le marché, mais aussi de ses alliés européens. Une stratégie qui pourrait profiter aux partenaires africains de Washington.
Troisième partenaire commercial des Etats-Unis et pays nord-africain en pleine émergence, l’Algérie ne cache pas son ambition de jouer un rôle important dans l’accélération des transformations politiques, économiques, sociales et climatiques de l’Afrique. Le discours de Joe Biden prononcé devant les dirigeants africains présents au deuxième Sommet Etats-Unis/Afrique, dont les travaux s’achèvent aujourd’hui, relève les rivalités russo et sino-américaines autour de ce continent.
Biden veut faire oublier aux Etats africains le désintérêt hautain de l’ancien Président Donald Trump ainsi que l’engagement manqué de l’ex-Président Barak Obama. Il veut inscrire sa nouvelle stratégie dans la continuité de celle de Bill Clinton, et faire mieux. Ce Sommet représente l’occasion tant attendue de part et d’autre. Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, représentant du Président Abdelmadjid Tebboune à ce rendez-vous, a saisi l’occasion de son déplacement à Washington pour défendre l’attractivité du marché algérien auprès des investisseurs américains, qui ne pèsent pratiquement pas grand-chose sur le marché national, et ne se comparent pas aux Chinois, Européens et Turcs. «Au cours des vingt (20) dernières années, les investissements américains arrivent en bas du classement en termes de valeur et de nombre de projets et du nombre de postes d’emploi créés», a indiqué le Premier ministre.

L’Algérie, une terre d’opportunité, à grandes ambitions
Les réformes juridiques et institutionnelles opérées par l’Etat jouent un rôle décisif pour attirer et renforcer les investissements étrangers dans le pays. Ce sont «des principes importants en particulier la liberté d’investir et accorde à tout un chacun la liberté totale du choix de l’investissement dans le cadre de la transparence et de l’égalité dans le traitement des investissements, a indiqué déclaré le chef du Gouvernement, lors de sa rencontre en marge de ce Sommet, avant-hier, avec des hommes d’affaires américains, assurant que «l’Algérie est devenue aujourd’hui une véritable destination des investissements grâce aux réformes concrétisées par le Gouvernement». L’Etat s’est engagé à lever tous les obstacles pouvant entraver l’acte d’investir des étrangers dans le pays. Une Haute commission nationale des recours liés à l’investissement auprès de la Présidence de la République, a vu le jour dans le cadre de ces réformes et reflète, selon le Premier ministre, «la détermination de l’Etat à protéger l’investisseur et à réunir toutes les conditions de réussite de l’investissement».
Le Premier ministre a défendu la stabilité financière et économique du pays auprès des hommes d’affaires américains et leur a fait découvrir un pays riche en ressources naturelles et en capital humain. Il a défendu l’image de l’Algérie et sa position géostratégique, accessible aux investisseurs outre-Atlantique qui devraient explorer davantage ce pays vaste et riche. Il a invité, à l’occasion, les hommes d’affaires américains à venir investir en Algérie afin de contribuer au renforcement des échanges commerciaux entre les deux pays respectifs. «L’Algérie est le 3e partenaire commercial des Etats-Unis en Afrique, d’autant que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays s’est élevé, au cours des neuf (9) premiers mois de l’année en cours, à 3,1 milliards USD, soit une augmentation significative par rapport à l’année précédente», a-t-il rappelé, ajoutant que «ces rencontres interviennent en application des directives du Président Tebboune, pour renforcer les relations et la coopération avec les partenaires de l’Algérie, en particulier les Etats-Unis d’Amérique, avec lesquels l’Algérie partage une volonté politique commune à exploiter pour revaloriser le contenu économique des relations entre les deux pays».
L’Algérie, troisième fournisseur de gaz naturel à l’Europe, en pleine crise énergétique, pourrait aider les Etats-Unis à assurer la sécurité énergétique du Vieux continent, à condition de renforcer les investissements dans les énergies fossiles dans le pays. M. Benabderrahmane a évoqué, à cette issue, «la place de choix qu’occupe actuellement l’Algérie dans la réalisation de la sécurité énergétique pour l’Europe, et son appui aux investissements prometteurs en Afrique, étant une grande porte sur le continent pour les marchés internationaux», soulignant le «rôle majeur qu’accorde l’Algérie pour réaliser l’intégration régionale» et encourager les investissements contribuant à la diversification de l’économie nationale et des exportations hors hydrocarbures». Le Premier ministre compte aussi sur l’implication et la contribution de la diaspora algérienne aux Etats-Unis pour promouvoir davantage la destination Algérie auprès des investisseurs américains.
Samira Takherboucht
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