Le secteur industriel public affiche une croissance de plus de 8% en 2022

Zeghdar en visite d’inspection à Jijel et Mila

Lors de la présentation du bilan de son secteur, la semaine passée, devant les députés, à l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a mis en avant les progrès réalisés dans le secteur public marchand (SPM) dont la valeur de production a augmenté de 31,5% (2022) grâce à la réévaluation des performances des entreprises publiques économiques (EPE) et leur restructuration profonde.

Cette stratégie a contribué au renforcement de certaines EPE et à soutenir le secteur industriel, en pleine transformation. Dans sa déclaration, en marge de son déplacement dans la wilaya de Mila, le ministre a fait savoir que « le secteur industriel public a enregistré durant l’année en cours (2022) un taux de croissance supérieur à 8% ».
Ce taux est appelé à augmenter avec la relance de toutes entreprises publiques en difficultés financières dont le nombre s’élève à 51 entreprises dont 17 EPE sont déjà remises en marche, les 34 EPE restantes sont programmées durant 2023, dont « 9 EPE dont l’Etat est tributaire de la nature du projet devant être créé », a-t-il précisé lors de la présentation de son bilan, assurant qu’il « sera procédé aussi à la relance de l’activité de 19 entreprises confisquées, dont les actifs et biens ont été transférés au profit du secteur public marchand ».
Le ministère vise en plus de la restructuration, du développement des EPE, l’ouverture du capital de ces entreprises et la promotion du partenariat public/privé, public/public et public/étranger. Ces consortiums contribueraient à la relance des usines de production à l’arrêt ou en faillite. Grâce au projet de partenariat entre les sociétés publiques de holding « MADAR » et « AGRODIV », l’unité de production des jus « JUCTA » située à Jijel pourrait tourner à nouveau. Le montant d’investissement convenu s’élève à 2,3 Mds de DA. D’autres EPE ont bénéficié d’aides financières directes et indirectes de l’Etat pour se reconstituer, conformément à leur programme de relance. C’était le cas de l’Entreprise Nationale des Industries de l’Électroménager (ENIEM) qui peine à sortir de ses déboires financiers, depuis quelques années. Les assainissements financiers devraient aider à renforcer la rentabilité des EPE, cependant le suivi et le contrôle de la mise en œuvre du programme de l’Etat au niveau local est plus indispensable.

Huile de table, entrée en activité de l’usine Kotama Agrifood vers la fin 2023
Le ministre de l’Industrie ne ménage aucun effort dans ce sens. Il multiplie depuis plusieurs mois les visites d’inspections dans les sites de production afin de s’assurer de leur bon fonctionnement, mais aussi pour écouter les préoccupations des investisseurs en vue de trouver des solutions appropriées à leurs soucis.
Avant-hier, M. Zeghdar a effectué une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Jijel lors de laquelle, il a annoncé « l’entrée en activité de l’usine Kotama Agrifood de production des huiles alimentaires, récupérée par l’Etat par décision de justice, vers fin 2023 », assurant que cette nouvelle unité de production « transformera l’Algérie en un pays exportateur de l’huile de table et lui permettra de devenir un pays exportateur de l’huile de table vu que nous possédons tous les atouts pour y parvenir ».
« La capacité de production de l’usine est estimée à 2,16 millions tonnes par an dont 20 % de huiles végétales et 80 % d’aliments de bétail », a-t-il indiqué, affirmant que « cette production permettra de couvrir 40 % des besoins nationaux en huiles végétales et 60 % des besoins en aliments de bétail outre la création de 350 emplois directs et 2.500 autres indirects ».
Mila où il s’est rendu à l’unité de production de radiateurs domestiques de la société Sonaric à Ferdjioua, il a souligné, en marge de cette inspection, la nécessité de renforcer la production de l’usine pour atteindre « un taux de croissance entre 10 et 15 % conformément aux directives du président de la République,
M. Abdelmadjid Tebboune ».
Les produits Sonaric sont compétitifs et demandés sur les marchés, a-t-il indiqué, et « requiert l’ouverture d’espaces commerciaux permanents y compris dans des pays étrangers dont la Mauritanie, le Niger et le Sénégal qui sont des marchés prometteurs que les entreprises industrielles algériennes doivent pénétrer », a-t-il ajouté.
Il a insisté, par ailleurs, sur l’impératif de maintenir la compétitivité en fabricant des produits de qualité adaptés aux normes internationales, notamment, en ce qui concerne les normes de sécurité, appelant les responsables de cette société à collaborer « avec les start-ups pour fabriquer localement ces détecteurs et en garantir la disponibilité sur le marché ». Il a inspecté au cours de cette journée de travail la zone d’activité de Chelghoum Laïd (Mila), durant laquelle, il a accordé 12 autorisations d’exploitation industrielle. Il a insisté sur l’importance d’accompagner les investisseurs dans la mise en œuvre de leur projet, appelant le secteur privé à participer à l’aménagement des zones industrielles et d’activité. La relance du secteur industriel est sur la bonne voie.
Samira Takharboucht