«Le tourisme de masse, une contrainte majeure pour les sites à haute fréquentation»

Ahmed Dahmouche, directeur du Parc national du Djurdjura (PND) :

Le directeur du Parc national du Djurdjura (PND) a appelé, mardi, à une prise de conscience et la préservation de la faune et la flore des sites naturels. «La présence d’un grand nombre de véhicules sur ces sites en cette période hivernale, contribue d’une manière considérable à une importante pollution dans un milieu naturel riche en biodiversité», a-t-il indiqué, appelant, au passage, les visiteurs et les touristes à œuvrer pour la préservation de la nature et pour la sauvegarde de la richesse faunistique et floristique de ces milieux.
La station climatique de Tikjda a-t-il dit, est considérée comme une destination par excellence des citoyens, le constat a été fait ce week-end par une présence importante de voitures à Tikjda-centre et à Tighzert, chose qui complique davantage le trafic et bloque la circulation sur les routes.
«En cette période d’hiver et de neige, le nombre de visiteurs affluant vers les sites de Tikjda et de Tighzert augmente, ce qui crée des désagréments et bloque la circulation sur les routes à cause du grand nombre de véhicules», a observé Ahmed Dahmouche. Sollicitant l’ensemble des visiteurs a une prise de conscience quant aux dégâts qui peuvent être engendrés sur le milieu naturel et les implorons à contribuer d’une manière positive à protéger le Djurdjura. Plus de 500 véhicules, a poursuivi le même responsable, affluent chaque week-end en cette période hivernale vers les sites de Tikjda et de Tighzert, qui offrent toutes les commodités de loisir et de détente aux visiteurs.
«Leur nombre dépasse parfois les 30.000 personnes/jour», a encore indiqué Ahmed Dahmouche pour qui, le tourisme de masse a été toujours une contrainte majeure pour les sites à haute fréquentation. Proposant, à l’occasion, la création d’aires de stationnement de véhicules en contrebas du Parc, pour éviter leur stationnement anarchique sur les sites naturels et leur pollution. Début février dernier, le chef du secteur de Tala Guilef, Abdelaziz Mehdi, a mis en garde sur le braconnage qui touche la faune du Parc national du Djurdjura. «Si on ne met pas fin au braconnage, on risque de voir ces espèces qui vivaient dans ce parc, disparaître à cause de ces pratiques illicites, dont le mouflon à manchettes braconné durant l’ère coloniale», a-t-il dit. Le parc, a-t-il poursuivi, ne dispose pas de moyens matériels et humains suffisants pour assurer une bonne surveillance des sites. Rappelant que le PND ne cesse d’interpeller sur la menace qui pèse sur la faune locale, risquant de porter un coup fatal au gibier, dont l’habitat naturel est déjà menacé par les incendies et le réchauffement climatique.
«Chasser en pleine période de reproduction des espèces est un crime abominable», a-t-il indiqué. Selon un ancien inventaire, le Parc national du Djurdjura abrite 398 espèces dont 138 oiseaux, 23 rapaces, 18 diurnes et 5 nocturnes, 30 espèces de mammifères dont 5 ont disparu à l’exemple du lion de l’Atlas, de la panthère noire et du mouflon à manchettes, 20 espèces de reptiles et 213 insectes.
R.M.