Une délégation internationale de chercheurs sur les traces de l’imam Al Maghili

Bejaïa

Une délégation de chercheurs ayant participé au récent colloque international sur l’imam et érudit, Abdelkrim Al Maghili, a fait une escale, jeudi à Bejaïa, pour visiter les monuments phares de la ville, notamment sa Casbah où a enseigné l’illustre maitre de la sociologie, Abderrahmane Ibn Khaldoun.
La délégation, composée de descendants du cheikh Al Maghili, de personnalités et de chercheurs d’une vingtaine de pays dont l’Inde, le Pakistan, le Nigeria, la Jordanie et l’Irak, a découvert La Casbah qui est une forteresse de l’époque Almohades, reprise en main et fortifiée en garnison par les Espagnoles au 15e siècle.
Elle a constitué un lieu privilégié d’enseignement et de diffusion du savoir entre le 11e et le 15e siècle, recevant des cohortes d’apprenants de plusieurs continents dont le mathématicien Italien Leonardo Fibbonacci, auteur de la diffusion en Europe des chiffres arabes. D’autres sommités intellectuelles de l’époque ont également séjourné, étudié ou enseigné dans son antre, à l’instar d’El Ishbil, Sidi-Boumediene, Athaalibi, Sidi-Touati, et tant d’autres que les livres d’histoires évoquent en terme élogieux, les qualifiant de princes de la science. Abdelkrim Al Maghili faisait partie des sommités. Il a poursuivi ses études dans ces lieux, notamment sous la houlette de cheikh Athaalibi, avant de rejoindre Tlemcen dont il est natif. Les hôtes de Bejaïa ont dit avoir pris «un réel plaisir» à visiter cet espace, qui «représente encore un véritable concentré d’histoire». Au cœur de la citadelle, se trouve aussi, la célèbre mosquée Almohades qui a servi de structure de prière, mais aussi de lieu d’enseignement et de réunion pour des savants et des princes Hammadites. Son rayonnement a atteint quasiment tout le monde musulman mais surtout le Moyen-Orient, notamment l’Egypte, la Jordanie et l’Irak. «Bejaïa peut être fière de ses savants, d’Ibn Khaldoun, de Abdelhak El Ishbili, de Sidi-Boumedienne, et de toutes leurs contributions pour le progrès et la science», a souligné, plein d’enthousiasme, le jordanien, Ibrahim Badis Abdelmadjid, qui s’est dit «ravi» de découvrir ce monument, en particulier et Bejaïa en général, qu’il n’a pas eu l’occasion de visiter malgré ses multiples visites en Algérie. Metbboli Chawq Bara, du Nigera, a pour sa part déclaré : «Ça me fait quelque chose de marcher, ici, sur les pas d’Ibn Khaldoun et dans cet espace du savoir, d’où ont éclaté les lumières de la connaissance». Bordj Moussa, un autre vestige monumental sur les hauteurs de la ville, et qui fait également office de musée de Bejaïa, le fort Abdelkahder,Yemma Gouraya, ont tous ouvert leurs portes pour faire découvrir leurs trésors à leurs illustres visiteurs.