Un bon cadre juridique mais…

La récupération et la valorisation des déchets sont une contribution appréciable à l’économie nationale, par la création d’emplois, de richesses et de revenus, et permettent simultanément d’améliorer le cadre de vie des citoyens, en éliminant une partie de la pollution qui créé un réel malaise surtout dans les centres urbains. Pour encourager cette activité de protection de l’environnement, en même temps facteur de développement, consistant en une gestion écologique des déchets, l’Algérie dispose d’un cadre juridique (lois sur l’environnement et sur les déchets) et réglementaire (toute une batterie de Décrets et de textes d’application) qui ne demande qu’à être respecté.

Or, force est d’admettre que les lois relatives à l’environnement ne sont pas connues à la fois par les citoyens mais aussi par les opérateurs et même au niveau des autorités, il y a des responsables qui semblent ignorer ces lois. Une belle loi sur « la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable » a été promulguée en juillet 2003, il y a presque vingt ans, mais son application a toujours été aléatoire. La preuve, des autorisations sont accordées à des sociétés de communication pour installer des équipements sonores sur la voie publique, près de chapiteaux, et diffuser de la musique pour attirer les gens vers leurs activités de promotion publicitaire pour certains produits. Ni les responsables qui signent ces autorisations, ni les opérateurs qui en profitent, ne semblent savoir qu’il s’agit de nuisances sonores interdites par la loi (absolument, y compris dans la journée).

L’état de fait continue de supplanter l’Etat de droit. Exemple flagrant : des commerçants utilisent des amplificateurs sonores pour diffuser des chansons afin d’attirer la clientèle, causant des nuisances sonores aux riverains et aux passants, mais ça semble « normal », pourtant la loi l’interdit. Ou alors, en pleine nuit, les aboiements de chiens promenés dans un jardin ou dans la rue. Des artisans peuvent installer sur le trottoir en plein centre-ville, leur atelier en plein air, et faire, le plus normalement du monde, des travaux bruyants, qui relèvent des installations classées, sans être rappelés à l’ordre.

Ils tirent l’électricité du magasin pour lequel ils préparent l’enseigne et vaquent à leurs occupations pleines de nuisances sonores sans être dérangés. Le trottoir, voie publique, est ainsi détourné de sa vocation légale, mais tout le monde semble l’ignorer. En fait, il s’agit de signes du sous-développement, portés par l’informel, qui dominent le paysage en Algérie. Cette ambiance se retrouve également dans la gestion des déchets dont l’impact négatif est directement perceptible presque partout dans la rue.
L. A.