Taux de participation mitigé aux législatives

Tunisie

En Tunisie, le porte-parole de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) Mohamed Tlili Mansri a annoncé que seuls 804 000 sur plus de 9 millions d’électeurs inscrits ont participé au vote lors des élections législatives qui ont eu lieu samedi, soit un taux de participation de 9%. Cela a été rapporté par la radio Mosaïque FM.
Il s’agit du taux le plus faible jamais enregistré depuis 2011, d’autant que dans les trois élections législatives qui ont été organisées en Tunisie en 2011, 2014 et 2019, le taux de participation varie entre 41 et 69%.
Interviewé par la chaîne Al Watania, le président de l’ISIE, Farouk Bouaskar, a expliqué ce faible taux de participation par l’absence de l’argent politique et de financement étranger et public. Il a ajouté que le changement de la loi électorale, l’adoption du scrutin uninominal et les appels au boycott de ces législatives avaient, également, affecté le taux de participation.
Le Front de salut national, une coalition d’opposants dominée par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha qui est majoritaire au Parlement sortant, a qualifié ces résultats de «séisme», appelant le président à «réunir toutes les forces politiques» pour en discuter, rapporte l’AFP.
L’opposition a boycotté le scrutin estimant qu’il avait pour but de former un ordre politique qui concentrerait tout le pouvoir dans les mains du président du pays Kaïs Saïed.
Les élections anticipées en Tunisie font suite à la crise politique qui a éclaté dans le pays en juillet 2021, au plus fort de la confrontation entre le président et les députés, crise où les islamistes modérés d’Ennahdha étaient la force principale.
En septembre dernier, Kaïs Saïed a annoncé une suspension partielle de la constitution. Au mois de mars, après une tentative des députés d’annuler les mesures exceptionnelles et les décrets du chef de l’État, ce dernier a dissous le parlement. Lors du référendum du 25 juillet, 94,6% des électeurs (avec un taux de participation de 27,5%) ont approuvé la nouvelle constitution qui a donné au président le plein pouvoir exécutif en réduisant les pouvoirs des autorités législatives et judiciaires.