Pourquoi le Maroc opte pour la corruption des eurodéputés

Un officier marocain témoigne

L’ancien officier de l’armée marocaine, Mustapha Adib, a affirmé que le recours du régime du Makhzen à la corruption des eurodéputés avec l’argent qu’il gagne du commerce du haschich vise à pousser le «vieux continent» à cautionner son occupation illégale du Sahara occidental et à acheter son silence sur la grave situation des droits de l’Homme au royaume et dans les territoires sahraouis occupés.Dans un article publié sur sa page Facebook, Mustapha Adib a, en outre, indiqué que «les pots-de-vin et autres cadeaux et privilèges que le Makhzen accorde aux parlementaires européens ont aussi pour objectif d’inciter les pays de l’Union européenne (UE) à acheter davantage les produits issus du pillage des territoires sahraouis occupés, dont les légumes et le poisson, cédés à bas prix».
Affirmant, dans ce sens, que «l’objectif ultime du Maroc, à travers ces pratiques, est d’amener les Européens à acheter aveuglément les produits sahraouis sans chercher à en connaître la provenance», l’ancien officier a souligné que «le régime du Makhzen est prêt, pour atteindre son objectif, à céder à moins de 50 centimes le kilo de sardine, quitte à priver les Marocains de ce produit».
Dans le même ordre d’idées, M. Adib a fait remarquer que «le recours du Makhzen à la corruption des eurodéputés vise également à acheter le silence de l’Europe sur les violations permanentes des droits de l’Homme au Maroc et dans les territoires sahraouis occupés, mais aussi en ce qui concerne (les retards accusés dans) l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara Occidental, tel que le réclame les résolutions onusiennes et le droit international».
L’officier a évoqué, d’autre part, l’arrestation de policiers français et hollandais qui travaillaient pour le compte du Mekhzen, en Europe, sans que le Parlement européen n’en fasse grand écho. Pour M. Adib, l’argent que dépense le Makhzen pour corrompre les eurodéputés «ne provient pas forcément du Trésor public, mais souvent du commerce du haschisch», rappelant qu’il avait déjà indiqué que les généraux de l’armée marocaine, Hosni bin Slimane et Haramou, ainsi que d’autres barons de la drogue disposaient de beaucoup d’informations sur les opérations illégales menées par le Maroc, évoquant le dépôt de «l’argent destiné aux opérations mafieuses et criminelles menées à l’étranger dans des boîtes noires». Exhortant, enfin, les pays occidentaux à cesser leur hypocrisie et à assumer plutôt leurs responsabilités, M. Adib a fait observer que «les Marocains ont à présent besoin d’un soutien pour mener leur révolte, afin de se débarrasser d’un régime moyenâgeux et périmé».
APS