Ce patrimoine a contribué à la sauvegarde de la mémoire nationale

1er colloque national sur la poésie populaire et la chanson bédouine

Les participants au 1er colloque national sur la poésie populaire et la chanson bédouine, clôturé jeudi à la maison de la culture Abdelmadjid-Chafai de Guelma, ont mis l’accent sur «le rôle de la poésie populaire et de la chanson bédouine qui ont contribué de façon remarquable à la sauvegarde de la mémoire nationale».

Initié en collaboration avec l’association «Culture et Arts», ce colloque était placé sous le slogan : « La poésie populaire et la chanson bédouine enluminent l’identité, l’histoire et la mémoire ». «Le colloque était à l’origine une idée, il est désormais une réalité concrète, grâce au soutien du ministère de la culture et des arts qui a perçu l’importance de sa thématique qui fait écho à la richesse culturelle de la wilaya de Guelma et la diversité de son patrimoine matériel et immatériel», a souligné M. Benamirouche, directeur de la culture et des arts de Guelma.
Le même responsable a souligné que cette rencontre était baptisée «premier colloque» dans l’espoir qu’elle sera suivie par d’autres éditions pour en faire une tradition, et ainsi satisfaire le public amateur de cet art et permettre aux participants de découvrir la région avec ses richesses touristiques et ses sites naturelles. Pour sa part, le poète Brahim Afifi, président de l’association «Culture et Arts» de la wilaya de Guelma, a indiqué que le colloque a bénéficié de la participation de 30 poètes venus de 14 wilayas, en plus de troupes musicales bédouines venues des wilayas de Souk Ahras, M’sila et Guelma.
L’ouverture du colloque a donné lieu à un récital du poète Amar Ghrib de la wilaya de Naama, qui a lu deux «qacida», la première intitulée «je fais le serment de veiller sur mon pays», la seconde dédiée aux souvenirs des massacres du 8 mai 1945 qui furent particulièrement sanglants dans la wilaya de Guelma.
A son tour, le poète Youcef Karaai d’Aflou, wilaya de Laghouat, a lu une «qacida» dans le genre Melhoun, dans laquelle il a présenté une chronique rimée d’évènements vécus en Algérie, depuis les tourments de l’invasion coloniale, jusqu’au séisme de Chlef en 1980 et les inondations de Bab El Oued à Alger en 2001, il a mis en exergue la permanence de la solidarité qui soude le peuple algérien face aux épreuves. «Les participants au colloque ont insisté, trois jours durant, sur le message central, à savoir la nécessaire sauvegarde des arts populaires, notamment la poésie et la chanson bédouine qui demeurent intimement liés à la transmission de la mémoire nationale», a souligné, à ce propos, le poète Brahim Afifi, président de l’association «Culture et Arts» de Guelma, organisatrice du colloque en coordination avec la Direction de la culture et des arts de la wilaya. Le colloque, a-t-il indiqué, «a donné l’occasion aux connaisseurs de la poésie populaire et de la chanson bédouine de se rencontrer et d’échanger des expériences sur la thématique de la langue de leurs créations qui portent de façon privilégiée sur les épreuves, les évènements et les étapes historiques marquantes vécus par le peuple». Pour sa part, le chanteur du genre bédouin, Abderrachid Merniz de M’sila, a animé un tour de chant de clôture du colloque, placé sous le slogan «La poésie populaire et la chanson bédouine enluminent l’identité, l’histoire et la mémoire», il a déclaré, à cette occasion, que «les arts populaires, en particulier la poésie et la chanson bédouine, demeurent le mode d’expression privilégié du sentiment d’appartenance nationale». Le chanteur a interprété une chanson sur les massacres du 8 mai 1945 qui ont marqué les régions de Kherrata, Sétif et Guelma. Le poète Miloud Ali Arioua, membre de l’association du patrimoine populaire de la wilaya de M’sila, a considéré qu’un tel colloque permet de «relancer les arts populaires et inciter les poètes à produire davantage en conservant l’authenticité de cet art». Le 1er colloque national sur la poésie populaire et la chanson bédouine de Guelma a donné lieu, trois jours durant, à des récitals de poésies, alternés par des tours de chants interprétés par des troupes bédouines. Le programme a prévu également des conférences sur les arts populaires.
Le colloque a été clôturé par une randonnée de découverte des sites historiques et naturels de la région au profit des participants.

R.C.