«Je veux rebondir et jouer pour les Verts»

Said Arab au journal Onze Mondial

Sa passionnante vie footballistique continue de le marquer, il évoque les multiples facettes d’une vie sportive qu’il ne regrette pas, au contraire, puisque malgré ses aléas, il ne s’est pas laissé abattre. Son vœu est de porter le maillot de l’équipe nationale d’Algérie…

Dans cette interview à Onze Mondial, Said Arab (22 ans), milieu de terrain polyvalent, l’exprime de tout cœur. C’est un vœu, voire un objectif de jeunesse qu’il traîne depuis l’âge de 14 ans. «J’ai un lien très fort avec l’Algérie. Cela faisait 4 ans que je n’avais pas eu l’occasion de venir, et c’était le moment. Il y avait l’Équipe nationale qui jouait ce jour-là (Algérie – Mali le 16 novembre à Oran, 1-1), ça me tenait à cœur d’aller voir le match. Jouer pour les Fennecs est clairement un de mes objectifs. C’est parfois dur de faire un choix pour les Franco-algériens, mais moi, depuis tout jeune, dès le début, j’ai fait comprendre que je voulais représenter l’Algérie. C’est le choix du cœur.»

Pour son entraîneur, il n’entre pas dans ses plans
Libre depuis qu’il a rompu son contrat d’un commun accord avec le Paris FC, Arab «est actuellement à la recherche d’un nouveau défi». Il dit tout dans une interview accordée au journal Onze Mondial. Il explique de quoi est fait son parcours footballistique. Il évoque son parcours atypique, ses moments de doute, sans oublier sa forte attache avec l’Algérie. Mais sans pour autant se laisser abattre, au contraire, ce milieu de terrain polyvalent de 22 ans compte bien rebondir, comme il l’a toujours fait.
Invité à parler de ton actualité, au regard du fait qu’il est au chômage depuis qu’il n’as pas joué depuis novembre dernier avec son club le Paris FC… il eut comme réponse : «J’ai résilié mon contrat avec le Paris FC en novembre dernier. Après une première saison pleine en professionnel où je joue une trentaine de matches et finit même titulaire sur la fin». Mais il y a un homme qui le bloque et qui l’isole, il s’agit de son nouvel entraîneur Thierry Laurey, lequel une fois arrivé à la tête de l’équipe lui fait comprendre qu’il n’entre pas dans ses plans. «En effet, après ça, je ne joue plus du tout. Je suis donc parti en prêt à Bastia-Borgo (National) pour me relancer en février, mais je suis arrivé à court physiquement là bas. Les choses ont donc mal commencé et je n’ai pas pu me relancer».

L’Algérie, son pays d’origine
Le voilà de nouveau à Paris, sachant que celui qui ne le voulait pas était sous contrat jusqu’en 2023 «tout comme moi, et que les choses n’allaient pas évoluer. C’est ce qu’il s’est passé, je n’ai pas eu réellement ma chance».
C’est ce qui déclencha en lui la coupure avec le club et ce d’un commun accord il résilie son contrat. Depuis, Said Arab, pris la direction de son pays d’origine, l’Algérie, où il se trouve actuellement à Alger «pour souffler un peu après cette période compliquée. Je m’entraîne avec mon préparateur physique, j’ai aussi un nutritionniste. J’essaye de faire attention, de me maintenir en forme en attendant de trouver un nouveau projet».

Quand tu es footballeur professionnel…
Une situation difficile qu’il faudra accepter, pour qui une telle situation arrive au mauvais moment, puisqu’elle le secoue.
Ca arrive à un moment où «je ne m’y attendais vraiment pas. Quand tu es footballeur professionnel et que tu es mis à l’écart, c’est très dur. Surtout que ce n’est pas vraiment parce que tu n’es pas bon sur le terrain. Tu te remets en question, tu commences à avoir des doutes. À ce moment, mes proches, ma famille ont été vraiment importants pour moi. Ce sont eux qui m’ont relevé et qui m’ont donné l’envie de tout faire pour me relancer». C’est dire l’option parents qui lui remonte le moral sans lesquels, il serait, un joueur professionnel qui aurait perdu le ‘nord’ ne sachant quoi faire «je ne sais pas si je me serai relevé mentalement, car c’est dur de passer des sollicitations, des matches, à rien du tout d’un seul coup. À ce moment-là, tu comprends qu’il ne te reste que les bases solides de la vie donc tes proches, ta famille».

«J’ai un lien très fort avec l’Algérie»
«Dès le début, j’ai fait comprendre que je voulais représenter l’Algérie. C’est le choix du cœur».

Ses années de football à l’ASMO
Il avait 14 ans. C’était pour lui l’une des plus belles expériences. «Mais aussi une expérience de vie, dit-il avant d’ajouter qu’en Algérie avec l’ASM Oran, ça s’est aussi très bien passé. On a gagné la Coupe d’Oran contre l’USMO, un rival local en finale. J’ai marqué, c’étaient des émotions très fortes, j’ai pleuré après le match, je ne voulais pas rentrer en France ! Même le président voulait me garder, j’ai hésité à rester. Mais finalement, je suis rentré en France avec une maturité que je n’avais pas auparavant. Je sentais que j’avais un temps d’avance sur les jeunes de mon âge».
Comment se passe son retour
en France ?
«Quand je rentre, je n’ai pas réellement l’objectif d’être professionnel. Je mets plus l’accent sur l’école et je joue à côté pour Clichy-sur-Seine qui évoluait en DHR. Là-bas, il y a eu un coach à qui je dois beaucoup : Samir Zaidi. Il m’a beaucoup appris et il a été important pour moi dans la transition entre le foot-plaisir et la formation…À la fin de la saison, j’ai privilégié Paris à Angers surtout parce que ça me permettait de rester proche de ma famille, chez moi».

Son meilleur souvenir cette fois-ci,
en tant que supporter ?
La victoire de l’Algérie à la CAN-2019 et la façon dont je l’ai célébrée (rires) ! Je jouais au Red Star à l’époque, on revenait de stage en car, le match tombait pendant le retour. Forcément, j’avais l’adrénaline au max ! Puis il y avait des coéquipiers sénégalais, ça se chambrait un peu. Moi, j’avais mon maillot de l’Algérie, le match sur ma tablette, personne ne pouvait parler avec moi (rires) ! Je vois l’action de Bounedjah, il tire, le ballon est dévié et rentre, j’ai retourné le car ! Même le coach est venu me voir et m’a dit : «T’es un malade !» En plus, sur le retour, on devait passer par les Champs-Elysées. J’avais prévenu mes amis pour qu’ils y aillent et je suis descendu directement du car sur les Champs ! Le coach m’a autorisé, et à ce moment-là l’arbitre a sifflé la fin du match. J’ai célébré comme un simple supporter algérien, comme un enfant, avec mon drapeau sur les Champs-Elysées ! J’ai croisé des gens qui m’ont reconnu et qui me disaient «t’es un malade ! Je crois que tu oublies que tu es footballeur, tu es censé être chez toi !» J’ai répondu «Ce n’est pas moi, c’est mon cœur !» Retenir mon émotion ce jour-là ? C’était impossible. Impossible.»
Il y a un autre souvenir, malgré la défaite, c’est Algérie-Allemagne à la Coupe du monde 2014. «J’ai ressenti une fierté, c’était un très grand match. L’état d’esprit, c’était un truc de fou. Le but de Djabou à la fin des prolongations, on sait qu’on ne va pas égaliser, mais il récompense le match de l’Algérie. C’est carrément un égo d’Algérien : je perds, mais je vais marquer !» C’est exactement ça.

Synthèse de H. Hichem

 

nBeIN Sports 1 : NBA, Dallas Mavericks – Los Angeles Lakers à 20h30
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