Les défis du Président Abdelmadjid Tebboune

Face aux turbulences mondiales et une situation interne complexe

Le fondement du développement au XXIème siècle repose sur la dialectique sécurité nationale, bonne gouvernance, valorisation du savoir et le grand défi, pour l’Algérie, pays à importantes potentialités entre 2023/2025 est le redressement économique, condition sine qua non de l’atténuation des tensions sociales.

Le déficit budgétaire de l’année 2023 atteindra 5.884,9 milliards de DA (-22,5% du Produit intérieur brut), .plus de 42,95 milliards de dollars au cours du 19/12/2022 137 dinars un dollar contre environ 30 pour 2022, le fonds de régulation des recettes pour combler le déficit budgétaire, étant fonction de la différence entre le cours réel sur le marché international et celui retenu par la loi des finances quant aux exportations hors hydrocarbures, il faudrait éviter des doubles emplois , les dérivées d’hydrocarbures étant inclus dans les recettes de Sonatrach et également dans la rubrique hors hydrocarbures et l’annonce en date du 18/12/2022 du ministre du commerce de 5,5 milliards de dollars hors hydrocarbures entre janvier et octobre 2022 inclut les dérivés d’hydrocarbures qui ont connu une hausse de prix importante en 2022 sur le marché international, devant donc donner le volume et les différentes subventions ,pour une appréciation objective, qui représentent plus de 60% de la valeur et en incluant les produits bruts et semi bruts plus de 80% Le caractère social est maintenu attendant la mise ne œuvre et cela n’est pas propre à l’Algérie , du fait de la crise qui frappe la majorité des pays avec l’important déficit budgétaire et l’endettement public de bon nombre de pays développés une politique de subventions ciblées processus complexe du fait de l’effritement du système d’information et de l’importance de la sphère , car toute politique devant lier l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, pour atténuer les tensions sociales ,le budget annuel affecté aux transferts sociaux en2023 dont la lutte contre les zones ‘ombre devant éviter comme par le passé les programmes spéciaux de wilayas sans objectifs précis, dépenser sans compter, qui ont solutionné des problèmes à court terme, mais on eu à moyen terme, un impact mitigé sur la situation sociale des populations, est estimé à plus de 5.000 milliards DA soit au cours de 137 dinars un dollar 36,50 milliards de dollars pour un PIB évalué en 2023 185 milliards e dollars soit environ 20% du PIB. Par ailleurs Le projet de loi de finances 2023 prévoit un relèvement des dépenses au profit d’une nouvelle hausse des salaires des fonctionnaires. Ces dépenses devraient ainsi augmenter de 23,55% par rapport à 2022 où l’Etat devrait mobiliser une enveloppe de 3037,41 milliards de dinars durant l’année 2023 afin de couvrir l’impact financier de cette hausse des salaires et des systèmes de rémunération des employés en n’oubliant pas le déficit des caisses de retraites qui était en 2021 de 700 milliards de dinars, une partie du déficit épongé par l’Etat et l’annonce récente en novembre 2022 du responsable de cette qui avance un déficit s’élève à 376 milliards de dinars fin 2022. Ces données diffèrent légèrement de celles du FMI dans son rapport préliminaire de novembre 2022 concernant notamment le taux de croissance le taux d’inflation et du taux de chômage , tout étant fonction de l’évolution du cours des hydrocarbures qui révèle qu’en 2022, le solde des transactions courantes de la balance des paiements devrait afficher son premier excédent depuis 2013, avec une croissance du PIB projetée à 2,9% en 2022., un taux d’inflation annuel moyen en 2022 de 9,4% , % qui devrait ralentir en 2023 mais devrait rester au-dessus de 8% en moyenne sous réserve d’un assouplissement de la politique budgétaire, un taux de chômage de 14% en 2022 mais qui devrait légèrement baisser en 2023, l’Algérie devant profiter de cette conjoncture favorable, ayant un endettement extérieur relativement faible qui a été de 2.4% en 2020, de 6.5% en 2021 et une projection de 7.7% en 2022., mais avec un accroissement de la dette publique, ayant représenté 50.7% du PIB en 2020, 59.2% en 2021 et de 65.4% en 2022
Quelles actions entre 2023/2025 ? Comprendre l‘évolution des relations internationales sur le plan militaire, politique , économique et social est fondamentale afin d’adopter des stratégies d’adaptation à un monde en perpétuel mouvements, qui sera caractérisé par la transition énergétique et surtout numérique qui aura des incidence sur la gestion des institutions de l’Etat, des entreprises et nos comportements, le danger des cyber attaques qui peuvent déstabiliser tout une Nation. L’efficacité de toute loi dont celle du nouveau code d’investissement qui constitue il faut le reconnaître un atout majeur est liée à la refonte de tout l’éco système. L’on devra prendre en compte la forte pression démographique plus de 45 millions en 2022 et 50 millions en 2030, avec une demande d’emplois additionnelle annuelle entre 3.50.000/400.000 qui s‘ajoute au taux de chômage actuel, l’Algérie a besoin d’un taux de croissance de 8/9% par an sur plusieurs années pour absorber un flux additionnel de demande d’emploi s de 350.000/400.000 qui s’ajoute au taux de chômage 2021 estimé par le FMI environ 14% incluant la sphère informelle entre 35/40% de la masse monétaire en circulation, (entre 6000 et 10.000 milliards de dinars selon le président de la république) les sureffectifs dans les entreprises publiques , administrations et certains emplois improductifs étant estimés à 25/30% où le défi futur de l’Algérie sera la réforme de la fonction publique . Outre les potentialités touristiques,, la contribution économique du tourisme au niveau mondial en 2021 (mesurée en produit intérieur brut direct du tourisme) étant estimée à 1 900 milliards d’USD mais encore bien loin des chiffres d’avant la pandémie (3 500 milliards d’USD), ses importantes réserves en métaux rares, mais devant éviter des exportations l’état brut, très faibles prix, devant valoriser au niveau interne à l’aval, dans des segments à avantages comparatifs dans l’industrie, dans l’agriculture et son soubassement l’eau, mais en étant conscient que l’Algérie est un pays semi –aride, n’existant pas l’autosuffisance alimentaire à 100%. Pour être concurrentiel, il y a lieu d’investir dans les institutions démocratiques et le savoir , dans les créneaux de l’avenir, les nouvelles technologies avec le développement les start- up, mais qui nécessitent au niveau interne un tissu économique performant, évitant les erreurs du passé du financement de l’emploi des jeunes à fonds perdus,. Dans le domaine énergétique, l’Algérie est un acteur stratégique tau niveau de la région, pouvant doubler ses capacités d’exportations de gaz vers l’Europe de 11/12% en 2022 à 20/25% mais vers 2025 2027 sous réserve de certaines conditions : un important effort d’investissement en partenariat, accroître l’efficacité énergétique où actuellement pétrole et gaz , la consommation intérieure représente presque la moitié de la production, presque équivalente aux exportations et développer les énergies renouvelables ,qui représente à peine 1% de la consommation intérieure , nécessitant un important financement afin que les prévisions du ministère de l’Energie soient réalisables , 40% de la consommation intérieure horizon 2030 et exporter à travers des interconnexions en Europe , l’hydrogène vert étant l’énergie de l’avenir, entre 2030/2035..

En conclusion, en cette fin d’année 2022 , il est reconnu que deux institutions assurent la stabilité et le développement de l’Algérie : Sonatrach sur le plan économique et l’ANP et les forces de sécurité où face ce aux tensions géostratégiques et l’instabilité à nos frontière l’Algérie est considérée par la communauté internationale, grâce aux efforts de l’ANP et toutes nos forces de sécurité , comme un acteur clef de stabilisation de la région méditerranéenne et africaine ( Voir ma contribution www.google.com,20/12/2022 colonne vertébrale de la Nation et pivot de la sécurité nationale, l’ANP et les forces de sécurité, face aux tensions géostratégiques régionales ). Pour un développement harmonieux face aux tensions internes et externes s’impose la stabilité politique et un large front national impliquant un dialogue permanent entre toutes les forces politiques , économiques et sociales , ne signifiant pas unanimisme signe de décadence de toute société mais tolérer les différentes sensibilités, personne n’ayant le monopole du patriotisme.
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul
(Suite et fin)