Les explications du ministre du Travail

L’augmentation des salaires touche 2,8 millions de fonctionnaires et contractuels

Lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée ce dimanche, le Président Abdelmadjid Tebboune a donné des directives et instructions concernant l’augmentation des salaires, l’augmentation du seuil minimum de la pension de retraite et l’augmentation de l’allocation-chômage.Il s’agit de mesures motivées par la nécessité de préserver le pouvoir d’achat de très larges couches de la population qui n’arrivent pas à faire face, ou péniblement, à la hausse des prix et du coût de la vie, en général. Ces mesures sont de nature à rassurer les catégories de la population concernées sur l’intérêt que portent les pouvoirs publics à l’amélioration de leur niveau de vie.
Mais, ces mesures nécessitent une explication et un travail conséquent de communication pour prévenir les interprétations tendancieuses qui ne vont pas manquer pour diminuer l’importance de ces mesures, voire les dénigrer.
C’est le sens de l’intervention du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Chorfa, qui était invité du journal télévisé de 20H00 de la Télévision nationale publique, dimanche soir, immédiatement après la fin de la réunion du Conseil des ministres.
Youcef Chorfa a révélé que la décision du Président Tebboune d’augmenter les salaires au cours de 2023-2024 pour atteindre annuellement un seuil oscillant entre 4.500 DA et 8.500 DA en fonction des catégories, «toucheront 2,8 millions fonctionnaires et contractuels, alors que les augmentations dans le secteur économique seront fixées par les conventions collectives entre l’opérateur et le partenaire social». L’augmentation des salaires en trois ans «sera de 47 à 50%»,
sachant que son seuil variera entre 4.500 et 8.500 DA par an selon les catégories, a expliqué le ministre qui a cité à titre d’exemple l’augmentation salariale au profit des enseignants qui bénéficieront d’une revalorisation de près de 13.500 DA au cours des deux prochaines années.
Concernant la revalorisation des pensions de retraite, le ministre a évoqué la première catégorie des bénéficiaires à savoir les affiliés à la Caisse nationale de retraite (CNR) pour une période de moins de 15 ans et qui perçoivent actuellement une pension de 4.000 à 10.000 DA, précisant que l’augmentation de la pension atteindra 11.000 DA et concernera 900.000 retraités.
Pour la pension de retraite à 15.000 DA, celle-ci augmentera à 20.000 DA et concernera 250.000 retraités. S’agissant de l’allocation chômage qui sera également revalorisée sur instruction du président de la République, le ministre du Travail a fait savoir que le nombre de bénéficiaires atteindrait, fin décembre 2022, 1,9 million de bénéficiaires parmi les universitaires, les diplômés des instituts de formation et les non diplômés. Ainsi, l’allocation chômage augmentera de 13.000 DA net à 15.000 DA, alors que les coûts de la couverture sanitaire (Carte Chifa) des concernés seront pris en charge par l’Etat en attendant leur insertion dans le monde du travail.
Après avoir salué les décisions prises à cet effet, le ministre du Travail a affirmé que «ces décisions coûteront des montants importants au Trésor public, certes, mais, a-t-il dit, la préservation de la dignité des Algériens et l’amélioration de leur niveau de vie n’a pas de prix». Youcef Chorfa a souligné à ce propos que des «négociations sont en cours dans le secteur économique entre les partenaires sociaux et le patronat en vue de permettre aux travailleurs de bénéficier d’augmentations dans le cadre des conventions collectives». «Ces décisions prises par le président de la République sont «historiques vu que les augmentations de salaires et d’allocations ont grimpé de 50% au cours des dernières années, ce qui prouve, a-t-il dit, que le Président Tebboune a honoré ses engagements vis-à-vis des catégories sociales concernées».
Par ailleurs, le Président a mis l’accent sur la nécessité d’aligner la grille des salaires d’abord sur le pouvoir d’achat, puis sur le soutien continu destiné à la catégorie socialement vulnérable, en tenant compte de la valeur du travail et du développement de la production en tant que principales références pour la revalorisation des salaires.
Pour rappel, lors de l’entrevue périodique accordée récemment à la presse nationale, le Président Tebboune a déclaré : «Nous sommes à la quatrième phase du processus d’augmentation des salaires et nous continuerons à les élever de manière à assurer une vie décente», soulignant que ce processus doit être accompagné par «un contrôle des prix».
Lakhdar A.