En 2023, la relance économique prendra de l’ampleur et de la vitesse

Grands appuis à l’économie productive

La crise financière et ses conséquences sur le pouvoir d’achat et la trésorerie des entreprises nationales ont renforcé les incertitudes pour l’économie nationale, dans un contexte régional et international difficile, mais les fondamentaux financiers de l’Algérie sont restés solides et la loi de Finances 2023, signée, dimanche dernier, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, offre plusieurs avantages et garanties pour soutenir la relance économique du pays.

Maintenir les équilibres financiers et augmenter les recettes des investissements. L’année 2023 sera celle de tous les défis économiques. Le texte de loi propose une série de mesures incitatives visant le renforcement de l’investissement, de la croissance économique inclusive et durable afin d’entreprendre pleinement le changement de paradigme économique imposé par des facteurs, particulièrement, externes.
Le budget de l’Etat pour la prochaine année, adopté à l’unanimité par les deux Chambres du Parlement, contient plusieurs dispositions en faveur de l’industrie, des entreprises, du commerce, du citoyen et de la transition numériques et énergétiques. Tour d’horizon des différentes mesures de la LF 2023 qui fixe le cap économique de l’exercice prochain. Un cadrage macro-économique nettement amélioré et des indicateurs économiques et financiers très appréciables, malgré une conjoncture économique régionale et internationale complexe. Ce texte de loi prévoit un taux de croissance de 4,1%, une inflation de 5,1%, des exportations de 46,3 mds USD (milliards de dollars), des importations de 36,9 mds USD et des réserves de change de 59,7 mds USD. Les mesures de la LF 2023 devraient soutenir les finances nationales, locales, notamment, des entreprises pour maintenir leurs capacités d’investissements hors-hydrocarbures, générateurs de richesses et d’emplois.
Si certaines tensions existent sur certains projets d’investissements, notamment, au niveau local (zones industrielles et zones d’activité), d’importantes marges de manœuvre existent pour leur relance, mais aussi pour soutenir les finances des collectivités locales, dont l’exécution est contrôlée, et le renforcement de la dynamique des recettes fiscales ordinaires.
Les ressources ordinaires devraient, selon ce texte de loi, « passer de 4.603,4 milliards de DA en 2023 à 4.777,6 milliards de DA et à 4.952,4 milliards de DA en 2025 », soit une hausse « de 4,8% en moyenne au cours de la période 2023-2025, résultant principalement de l’augmentation des recettes fiscales (environ +6,6% en moyenne entre 2023 et 2025), tandis que la fiscalité pétrolière devrait passer de 3.298,5 milliards de DA en 2023 à 3.409,6 milliards de DA en 2024 et à 3.502,2 milliards de DA en 2025.
Ces prévisions optimistes devraient par ailleurs contribuer à la réduction des déficits budgétaire et publics, qui devraient aussi se creuser en raison de la hausse des dépenses publiques, estimées à 13.786,8 milliards de DA) comparée aux recettes budgétaires totales prévisionnelles estimées à 7.901,9 milliards de dinars en 2023.
Pour réduire les déficits budgétaires et publics, l’Etat prévoit de recourir au marché financier intérieur et le Fonds régulation des recettes (FRR) qui devrait atteindre en 2023, les 2 300 milliards de dinars.
Quant à l’amélioration de la gouvernance des finances publiques, les autorités ont approuvé l’amendement de la loi 18-15 et ses Décrets d’application, modifiant et optimisant le nouveau système comptable et budgétaire (élaboration du budget de l’Etat avant d’aller vers le budget des collectivités locales). Passer de la comptabilité budgétaire à une comptabilité générale, par objectif, mais plus efficace et transparente.
L’objectif est d’atteindre l’équilibre financier. L’Algérie vise la diversification de son économie et de ses ressources financières, en parallèle, et maintenir l’équilibre de la balance commerciale positive et qui « devrait enregistrer un excédent de 9,4 milliards de dollars en 2023, puis 11,3 milliards de dollars en 2024 et 11,6 milliards de dollars 2025 ». Même prévision pour la balance des paiements qui « devrait enregistrer un excédent de 5,7 milliards de dollars en 2023, atteindre 6,5 milliards de dollars en 2024 et 6,8 milliards de dollars d’ici la fin de 2025 ». De nombreuses mesures sont prises en faveur de l’auto-entrepreneuriat, de l’investissement (partenariat national et étranger), du secteur bancaire et financier, mais aussi de la transition numérique et écologique.
Le secteur industriel, agricole, de l’entrepreneuriat et de la banque connaîtront leur grande révolution et bénéficieront du soutien inconditionnel de l’Etat qui exige l’implication des autorités locales. L’année 2023 sera celle des grands changements.
Samira Takharboucht