La mauvaise gestion de certains clubs fait mal au football

Elle est exemplaire et donc révélatrice à la fois cette première tranche de saison footballistique. Elle mérite mieux que ça. Avant son lancement, il y avait des déclarations, des promesses et des confrontations aux couleurs des pronostics.
Le football algérien était dans le temps une référence pour de nombreux continents. Pourquoi cette perte de vitesse ?

La mauvaise gestion stoppe le développement
L’entraîneur Miloud Hamdi qui vient tout juste de s’installer dans la tour de contrôle de ce club veut croire encore à un sursaut, et pour lui «ce club n’est pas encore enterré, il y a du positif dans cette équipe». Lors de sa conférence de presse, il dira qu’il «faudra être courageux de venir se porter candidat pour les défis les plus difficiles, en l’occurrence faire éviter à cette équipe une chute en ligue 2, parce que pour moi, le projet de la JSK est un vrai défi. Il m’intéresse. Aujourd’hui, les plus chevronnés du football ne peuvent accepter que la JSK puisse se retrouver à cette place, pour la simple raison et qu’il est un grand club». Poursuivant la présentation de sa fiche de match, il qualifie sa troisième défaite consécutive de «cruelle», laquelle en toute lucidité ne la mérite pas.

L’arbitre… et les conséquences des erreurs
Qui aura raison, dit-on, et qui aura tort de s’aventurer à dire que la victoire est la plus belle dans ce monde footballistique, comme pour les autres disciplines ? Le football fait peur par sa mauvaise gestion. Les champions veulent rester une éternité au sommet, les entraîneurs veulent se faire la plus belle image et l’esprit des joueurs tourné vers d’autres horizons. D’autres sont sur le terrain pour des empreintes et une image destinée à une exploitation sur d’autres continents. Jouer pour se faire remarquer, et souvent pas pour les couleurs du club. Le vrai souci des clubs qui se débattent dans des problèmes, ne se situent pas sur le terrain, mais en coulisses, manifestement encouragé par l’absence totale de stratégie sportive. Dans les coulisses, il y a ceux qui aiment s’amuser, négocier ce qui ne devrait pas l’être, mais on profite de l’absence de contrôles inopinés sur les terrains et même dans les clubs pour y aller sans peur et sans reproche concrétiser leurs objectifs.

Des entraîneurs plient bagages, d’autres arrivent
Une vague contestataire déferlait dans le monde du football et, pour cause, le retard de paiement des nombreux joueurs, dont certains étaient sous contrat avec leurs clubs. Des protestations qui ne sont pas sans conséquences sur leurs performances sportives. Des entraîneurs démissionnent ou sont limogés alors qu’ailleurs ce sont des joueurs libérés qui ne peuvent supporter le climat dans lequel évolue ce sport-roi. Ainsi, et pour illustrer cette situation, c’est l’entraîneur portugais Francisco Chalo qui fait ses valises pour mauvais résultats, et ce, juste après le match qui avait opposé son équipe le Paradou AC au RC Arba et qui s’est achevé sur un nul (1-1). Pas loin de ce limogeage, c’est l’entraîneur de l’Arba qui assurait l’intérim depuis le retrait de Hachemi Ghouilem «estimant que les conditions n’étaient pas propices pour qu’il puisse poursuivre sa mission à la barre technique du club de la Mitidja».
La valse continue, c’est Boualem Charef qui s’en va «estimant, rapporte un confrère, que la pression qu’il a subie était telle que l’équipe ne pouvait pas sortir de sa crise de résultats». Il laisse ainsi sa place à Abdelhak Benchikha qui s’est engagé pour 18 mois, succédant ainsi à Charef qui a résilié son contrat à l’amiable. Concernant ses adjoints, Benchikha a annoncé qu’il travaillera en compagnie de Farid Zemiti et Farid Belmellat en tant qu’entraîneur des gardiens, en attendant l’arrivée en renfort d’un préparateur physique, qui d’après lui sera là très bientôt. De son côté, l’ancien attaquant des Rouge et Noir, Hadj Adlane, a été désigné coordinateur général du club algérois.
Boualem Mankour sur la chaîne El Heddaf TV est surprenant et permet de mieux situer le terrain sur lequel se jouera l’avenir du football vendredi à l’issue de la défaite de son team (WA Tlemcen) at home face au SC Mechria (1-2). Le technicien Franco-algérien qui a déjà une longue carrière malgré son jeune âge (52 ans), n’a pas manqué de régler ses comptes avec l’entourage du club. Ses déclarations violentes en direct et exploitées par quelques médias interpellent qui de droit pour mettre fin à ce fléau qui porte atteinte à la santé du football national. Des propos qui ne manqueront certainement pas de faire réagir la direction et les supporteurs. «Je ne peux plus continuer à travailler dans ces conditions. Le WAT n’est pas soutenu. J’ai vu certains pseudos supporters jubiler après notre défaite. Cela fait mal au cœur. Ils veulent visiblement la chute de l’équipe», a-t-il déclaré. Il faut savoir que depuis le début de la saison, l’argent fait défaut au Widad de Tlemcen.
Synthèse de H. Hichem