Les manifestations contre les arrestations politiques, la corruption et la normalisation se poursuivent

Maroc

Les manifestations contre les arrestations politiques, la violation des droits de l’Homme, la corruption et la normalisation avec l’entité sioniste se poursuivent au Maroc malgré la répression du Makhzen et sa stratégie consistant à faire taire les voix dissidentes dans le but d’intimider le peuple.Ainsi, les Marocains ont observé, dimanche soir à Meknès, un sit-in de protestation durant lequel ils ont brandi des slogans dénonçant les arrestations politiques dans le royaume, dont les dernières sont celles de l’ancien ministre des droits de l’Homme, l’avocat Mohamed Ziane et du membre du mouvement Al Adl Wal Ihsane, Mohamed Baâssou.
Les manifestants ont également dénoncé le maintien en détention de blogueurs, journalistes et prisonniers d’opinion, sur la base d »‘accusations sans fondement dont le but est de se venger de toute voix libre qui dénonce la corruption et la tyrannie ».
Ils ont, en outre, appelé à « la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier les prisonniers d’opinion, les détenus du Rif et les journalistes », dénonçant les poursuites montées de toutes pièces dont le but est de maquiller l’échec du Makhzen en matière de développement économique et social. Par ailleurs, le régime du Makhzen continue de procéder à des arrestations parmi les défenseurs des droits de l’Homme malgré la poursuite des protestations populaires. En effet, un membre de l’Association marocaine des droits de l’Homme, section d’Imintanoute dans la province de Chichaoua, Abdelbasset Sbaa en l’occurrence, a été arrêté dimanche. Sur un autre registre, le bureau de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima de l’Union marocaine du travail a organisé, dimanche, une manifestation contre l’atteinte au pouvoir d’achat des travailleurs marocains.
A cette occasion, les protestataires ont brandi des slogans dénonçant la hausse continue des prix des produits de première nécessité et du carburant ainsi que l’incapacité du gouvernement à prendre des mesures pour remédier à cette situation. Dans un communiqué, l’Union marocaine du travail a dénoncé le non-respect par le gouvernement « de ses obligations contenues dans l’accord de dialogue social », tout en menaçant de s’engager dans de nouvelles formes de protestation « pour la défense des acquis et des revendications légitimes de la classe ouvrière ».
A cet égard, la centrale syndicale marocaine a condamné ce qu’elle a décrit comme étant une « attaque continue contre le pouvoir d’achat de la grande majorité des citoyens en raison de la hausse continue des prix des différents produits ». Elle a notamment appelé ses différentes structures à se préparer à « s’engager dans toutes les formes de lutte, y compris sectorielles, locales, régionales et nationales, pour la défense des acquis et la réalisation des revendications légitimes de la classe ouvrière ».
Dans le secteur de l’éducation, les enseignants de la « cellule 10 » ont entamé samedi une grève nationale, coïncidant avec l’organisation d’un concours pour l’emploi, et décidé de boycotter cet examen, exigeant leur promotion à l’échelle 11 après avoir passé plus de 14 ans dans l’enseignement, dont six dans l’échelle 10.
A noter également que plusieurs mouvements de contestation ont été annoncés dans divers secteurs, parmi lesquels, entre autres, la santé et l’agriculture. Pour rappel, 36 villes marocaines s’étaient révoltées, samedi, contre l’obstination du Makhzen à normaliser les relations avec l’entité sioniste. Une démonstration de force que les autorités n’ont pas réussi à stopper malgré la répression dont les manifestants ont fait l’objet dans certaines villes comme Khénifra et Kénitra.
APS