Enquêtes contre des politiciens et d’anciens cadres

Tunisie

Le Président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé dernièrement un complot contre la Sûreté de l’Etat et pointant du doigt certaines parties sans les nommer. Il s’est engagé à les tenir pour responsables dans le cadre de la loi et à les empêcher de trouver une porte de sortie.Lors d’une réunion ministérielle au palais présidentiel de Carthage, à laquelle ont pris part la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, la ministre de la Justice, Leïla Jeffal, le ministre de la Défense nationale, Imed Mémiche, le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine et de hauts cadres militaires et sécuritaires, Saïed a déclaré : «Ceux qui baignent jusqu’au coup dans la corruption et la trahison ne peuvent pas continuer à s’attaquer aux institutions de l’État et à ses symboles. Et quiconque porte atteinte à la sécurité intérieure et extérieur de l’Etat assumera sa responsabilité» en ajoutant que «ces personnes ne peuvent pas échapper à la loi, et celle-ci doit être appliquée pour préserver l’État, ses institutions et son peuple», a rapporté l’agence tunisienne. «Nous n’abandonnerons pas notre patrie. Je promets aux Tunisiens que l’on restera unis. Nous continuerons et nous gagnerons, et hors de questions que nous retournions en arrière. Nous ne leur laisserons pas une issue sûre, certaines parties œuvrent à nuire aux institutions du pays, dénonçant leurs agissements qui équivalent à un complot contre la Sûreté intérieure et extérieur de l’Etat. Les prochains jours révéleront la vérité de ceux qui ne se soucient pas des vies des autres», a-t-il poursuivi. Fin novembre 2022, le ministère Public a ouvert une enquête à l’encontre de journalistes, de politiciens et d’anciens fonctionnaires pour complot contre la sécurité intérieure de l’État et pour avoir établi des contacts avec des pays étrangers. La Tunisie connaît une crise politique économique et sociale depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le Président du pays, Kaïs Saïed, a imposé des mesures d’exception dont la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement et la promulgation de lois par décrets présidentiels. Depuis, une nouvelle Constitution a été adoptée par référendum, le 25 juillet 2022 et le 1er tour d’élections législatives anticipées a été tenu le 17 décembre courant. Certaines forces politiques tunisiennes considèrent que les mesures d’exception de Saïed sont une consécration du pouvoir individuel absolu, tandis que d’autres forces y voient une correction du cours de la révolution de 2011, qui avait renversé le régime du Président de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011). Quant au chef d’état tunisien qui a entamé un mandat présidentiel de 5 ans en 2019, il a déclaré que ses mesures sont légales et nécessaires pour sauver l’État tunisien d’un effondrement total, a-t-on révélé encore.
Oki Faouzi