Le Grand Sud à l’aube d’une nouvelle ère touristique mondiale

Flux interne et externe, visa de régulation et lignes aériennes directes

Ne plus compter sur les revenus des hydrocarbures et bâtir, désormais, une économie forte de l’après-pétrole, c‘est la politique à laquelle l’Etat mène, aujourd’hui, sa grande marche. Une vision de grande sagesse et un destin incontournable pour forger et diversifier l’économie nationale. Le tourisme fait partie de la nouvelle stratégie, placée prioritaire, des hautes autorités et à leurs têtes, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’allégement des procédures et démarches visant l’accès au visa en Algérie est une mesure qui s’inscrit dans l’optique de la relance du secteur de tourisme, qui est à l’aube d’une nouvelle ère très prometteuse.

Qualifié parmi les plus difficiles dans le monde, l’accès au visa pour entrer en Algérie a été allégé le 28 décembre de l’année passée au grand bonheur des touristes étrangers désirant se rendre au Grand Sud algérien, ces derniers pourront, désormais, avoir un visa de «régulation» dès leurs arrivées aux aéroports et autres postes frontaliers du pays.
Une mesure qui va sûrement booster le secteur du tourisme, notamment dans la partie Sud du pays, là où les vestiges, le sable et les décors époustouflants du grand désert algérien, tant convoités par les touristes étrangers et même par les touristes locaux, classés parmi les destinations les plus envoûtantes sur la planète, vont accueillir des milliers d’étrangers et algériens. Mieux, l’ouverture des lignes aériennes directes, reliant les wilayas du Sud aux nombreux pays orientaux et occidentaux, aux profits des touristes étrangers, est un renforcement de taille qui va révolutionner le tourisme en Algérie. La wilaya de Djanet située dans l’extrême-Sud du pays est un exemple parfait de cette nouvelle dynamique touristique, la perle du Sahara algérien est en train d’accueillir des milliers de touristes avides des nouvelles découvertes et des sensations touristiques aventurières. En effet, à l’occasion de la célébration de la fête du nouvel An dans « la Perle du Tassili», un intense flux composé de touristes nationaux et étrangers s’est rendu dans les vestiges de cette belle et ensorcelante région à vocation touristique par excellence. Les touristes algériens et étrangers ont convergé vers le flanc Nord de la wilaya pour passer la nuit à la belle étoile dans les étendues sahariennes féeriques de Tadraret El-Hamra, Inssendieyen, Ihrir, Sifar, pour savourer un séjour touristique unique dans le monde.
Devant le nombre considérable des touristes étrangers, les propriétaires et responsables des Agences du tourisme de Djanet, ont préparé toutes les commodités nécessaires pour assurer un séjour festif et le rendre des plus agréables à ses hôtes, dont la mobilisation de toutes les conditions nécessaires leur permettant de découvrir les sites archéologiques de la région et d’apprécier les gravures rupestres et les circuits touristiques à la faveur de la mise à leur disposition d’une flotte nécessaire de véhicules tout terrain et des guides. Devant le bon accueil réservé par les Agences du tourisme et des Voyages, de nombreux touristes étrangers n’ont pas manqué d’exprimer leur grande satisfaction quant à «la splendeur de la perle du Tassili», une région «très attractive», disaient les touristes étrangers à l’APS, qui les stimule à revenir encore une fois dans cette région pour découvrir davantage de ses richesses et la diversité qu’offre dame nature. Devant, la région de Tadreret El-Hamra qui constitue la destination touristique privilégiée des touristiques, a été submergée par le nombre fou des touristes étrangers qui s’y étaient installés à la découverte des reliefs et sites naturels, notamment ceux d’Oued-Indejrane, Tin-Merzouga, via les surprenants espaces de Bouhediane, Intihag, In-Saouatine, Moul-Negua, Inbat et d’autres endroits, dont certains méconnus par la majorité des touristes. Un voyage de rêve. De son côté, le secteur de l’artisanat commence à s’imposer à son tour pour tirer profit du rebondissement du secteur de tourisme au grand Sahara. L’artisanat connaît un développement florissant de par l’écoulement de ses produits auprès des touristes étrangers et nationaux qui, en guise de souvenir leur rappelant leur séjour dans le Grand Sud algérien, et notamment la région, prennent avec eux des petits chefs-d’œuvre artisanaux faites par la main, dont le chèche des Touaregs et d’autres articles à l’effigie du legs culturel de la population locale. En face, le directeur du tourisme et de l’artisanat (DTA) de la wilaya de Djanet, en l’occurrence
Lamine Hamadi, est très ambitionné quant à l’avenir du tourisme dans le Sud du pays. Le responsable à la DTA a souligné dans une déclaration à l’APS, que le flux touristique augure d’une saison touristique «réussie» eu égard à l’affluence croissante des visiteurs depuis le lancement de la saison du tourisme saharien ayant atteint 2.728 touristes, dont 1.000 étrangers de différentes nationalités ayant rallié la région. La relance touristique est également confortée par l’ouverture de la nouvelle desserte aérienne hebdomadaire Paris et Djanet (Sud algérien), a-t-il ajouté.

Des villages entiers ont renaît
de leurs cendres
De nombreux villages complètement isolés et inconnus autrefois par les touristes étrangers et même désertés par les locaux, ont renaît de leurs cendres grâce à la nouvelle politique de la relance du secteur du tourisme prise par l’Etat.
Le cas de figure flagrant de cette renaissance constatée dans les villages les plus éloignés du pays, est sans aucun doute le village d’Igli situé dans la wilaya de Djanet à l’extrême-Sud du pays. Ledit village renaît de ses cendres après de très longues années de négligence.
Désormais, cette petite cité du grand désert est convoitée par des centaines, voire des milliers de touristes, étrangers et algériens, qui viennent à Igli pour passer leur plus beau séjour. Selon un directeur régional de l’ONAT, des villages entiers à l’image d’Igli ont renoué avec le tourisme au grand bonheur des artisans du coin et même des commerçants, sans oublier l’apport positif apporté à l’économie locale.
Selon Lamine Hamadi, directeur du tourisme et de l’artisanat (DTA) de la wilaya de Djanet, les villages isolés sont les grands vainqueurs de la relance du tourisme, car il s’agit d’une grande opportunité qui va permettre de relancer l’activité de ces villages et de créer de l’emploi. Parlant de la création d’emploi dans les villages, l’exemple parfait est la résidence de «Touzdit» située à Djanet et qui emploie des
natifs du village d’Igli et autres villageois de Taghit. Ces derniers découvrent pour la première fois le tourisme. Il s’agit des agents de cuisine, des transports et également ceux chargés de la sécurité ; de quoi encourager et promouvoir le tourisme local.
Grâce à la relance du tourisme dans le Sud du pays, de nombreux villages sortiront de leurs isolement, des milliers de postes d’emploi seront crées au profit de la population locale, alors que des milliers d’artisans auront l’opportunité de vendre leurs produits, tandis que des milliers de familles subviendront à leurs besoins alimentaires et vivront dans des conditions socio-économiques des plus meilleures.
A travers les villages d’Igli et Touzdit, l’ONAT veut, en parallèle, inculquer une originalité et une particularité touristique capable d’appréciée les milliers de touristes étrangers et locaux.
Tourisme du Sud, une alternative
de haut de gamme pour les locaux
L’Algérie qui est le plus grand pays du continent africain et dans le monde arabe, qui regorge de potentiels touristiques titanesques pouvant même devenir un pôle d’attractivité touristique de premier plan dans le monde, est en train de bâtir une nouvelle politique et approche touristique pour la grande relance de son tourisme.
En outre de la mesure d’allègement portée sur l’acquisition du visa d’entrée en Algérie, les hautes autorités du pays ont également décidé d’ouvrir des lignes aériennes directes reliant les wilayas du Sud avec d’autres pays étrangers intéressés par le tourisme du désert algérien.
Mieux, les touristes locaux n’ont pas été oubliés puisque les citoyens désirant se rendre à la partie Sud du pays pour voyager, ont l’opportunité d’exaucer leur rêve en payant seulement 15.000 DA. Un voyage de rêve à 15.000 DA seulement.
En octobre 2021, l’Office national du tourisme algérien (ONAT), par le biais de la Direction Régionale Ouest, avait mis à la disposition des citoyens désirants voyager dans les vestiges du grand Sud du pays, un séjour de quatre jours contre seulement 15.000 dinars.
Une initiative qui a fait le bonheur de milliers d’Algériens, surtout pour les petites et moyennes bourses. Cette louable initiative de l’ONAT à de quoi améliorer l’offre et répondre ainsi aux attentes des touristes algériens. Ainsi et depuis le mois d’octobre 2021, l’ONAT a introduit une nouvelle stratégie qui repose désormais sur une offre touristique accessible à toutes les bourses avec des voyages organisés, tous les week-ends, sur la ville de Béchar et précisément sur les localités d’Igli, Beni Abbès et Taghit.
Un catalogue touristique riche et de premier plan en contrepartie d’une somme d’argent accessible à tout le monde.
En plus des infrastructures relevant de l’ONAT qui sont mises à la disposition des citoyens désirant se rendre dans le Sud du pays, le séjour de quatre jours est proposé à 15.000 dinars, avec une prise en charge totale entre transport, hébergement, restauration et visite des différents lieux historiques et culturels qu’abrite cette ville du Sud du pays.
Cette formule minutieusement étudiée et première du genre, repose sur une maîtrise du produit et également sur des prix abordables que l’Office a mis en place afin de permettre aux Algériens venus des quatre coins du pays de découvrir les splendeurs du Sud algérien.
Sofiane Abi