Les périlleux contacts avec les terroristes sur les réseaux sociaux révélés

Meraghni El-Hadj Ali, l’étudiante de Tlemcen, cyberespace et Daech

L’histoire vécue et avouée par le jeune Algérien Meraghni El-Hadj Ali alias « Akil «, devenu terroriste depuis son ralliement en 2013 à l’Etat Islamique en Syrie, suite à des contacts avec des recruteurs de Daech sur les réseaux sociaux, est un cas de figure flagrant de la grande menace que représente la Toile sur la sécurité et la stabilité des sociétés civiles.Les aveux faits avant-hier sur la Télévision algérienne par le jeune terroriste Meraghni El-Hadj Ali, dit « Akil «, sur ses contacts puis son recrutement via les réseaux sociaux par Daech, son voyage vers la Syrie, la Libye et l’Irak, son parcours djihadiste qu’il avait mené depuis l’année 2013 à partir des camps d’entraînements à Raqqa, et sur sa préparation et sa planification pour l’exécution des opérations terroristes en Algérie, donnent froid dans le dos, le jeune terroriste a estimé être complètement fourvoyé par des organisations qui « font du djihad un fonds de commerce «.
Né en 1986 à El Oued, le terroriste Meraghni El-Hadj Ali arrêté déjà en 2013 par les servies de sécurité avant d’être libéré en 2016, a raconté ses débuts dans l’action armée. Egaré par l’idéologie barbare de Daech, pris par le discours ensorcelant des prédicateurs qui l’avaient influencé à l’instar d’El Arifi et El Qaradhaoui qui prônaient l’action armée en Syrie, le jeune terroriste a raconté comment il a rencontré à Alger un certain dénommé Hamza Safsaf (avec qui il avait fait traverser clandestinement la frontière libyenne à un individu recherché), lequel lui a proposé de « mener un acte terroriste dans la capitale par l’assassinat d’éminentes personnalités pour un maximum de retentissement médiatique «, avoue-t-il.
Les aveux livrés par Meraghni El-Hadj Ali sur son parcours djihadiste, sur ses contats ave des terroristes via les réseaux sociaux et sur ses préparations pour commettre des attentats en Algérie, sont identiques par rapport à une autre affaire qui remonte en 2015.
En effet, la spirale terroriste avait toujours tenté de recruter des jeunes Algériens via les réseaux sociaux, et la première affaire élucidée par les servies de sécurité algériens remonte en 2015 plus précisément à l’Université de Tlemcen, là où des étudiants parmi-eux une jeune universitaire de 22 ans, étaient la cible des terroristes de Daech. En effet, la Gendarmerie nationale avait démantelé, en janvier 2015, une cellule terroriste qui avait un lien direct avec des passeurs turcs au profit de Daech. En tout, 27 membres appartenant à une cellule de recrutement avaient été arrêtés, dont des étudiants de l’Université de Tlemcen, suite à des enquêtes menées par des gendarmes spécialistes dans la Cybercriminalité. Une étudiante âgée de 22 ans de la Faculté de Tlemcen faisait également partie de cette cellule.
Cette dernière avait divisé le réseau en quatre Cellules. La première Cellule avait été démantelée à Alger, son axe d’activité est entre Guelma et Alger. Les recruteurs appartenant à Daech utilisaient les réseaux sociaux notamment le Facebook, Skype et Twitter et échangeaient des renseignements avec leurs potentielles victimes qui sont, dans leur majorité, des étudiants.
Au sein de cette première Cellule, les gendarmes ont pu mettre la main sur quatre membres. La seconde Cellule qui avait un lien avec la première avait été démantelée à Tlemcen. Ici, cinq recruteurs dont une jeune étudiante de 22 ans avaient été arrêtés. La jeune étudiante qui approchait les étudiants à Daech avait été localisée via les réseaux sociaux par les gendarmes spécialisés dans la lutte contre le cyber-terrorisme. La seconde Cellule en question avait des contacts ave d’autres complices, il s’agit des membres marocains établis au Maroc, d’après les investigations menées par la Gendarmerie nationale sur cette affaire. Les commanditaires de ces « recrutements « au profit de l’organisation terroriste, dirigée à cette époque par « Abou Bakr El Baghdadi «, étaient en contacts avec l’étudiante de Tlemcen et quatre de ses complices. Un peu loin de Tlemcen, cette fois à Ghardaïa, 13 autres recruteurs avaient été arrêtés dans le cadre de cette enquête. Il s’agit d’individus âgés de 21 à 50 ans, issus notamment des pays du Sahel, dont figurent trois étudiants, deux Algériens et un Malien. Ils avaient été localisés par les gendarmes à Laghouat, Tlemcen, Oued Souf, et arrêtés par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale. Ils faisaient l’apologie au terrorisme notamment au profit de Daech, et procédaient au recrutement de jeunes Algériens, notamment de jeunes Mozabites pour aller en Syrie et combattre aux cotés de Daech.
Sofiane Abi