Un film retraçant une période sombre du colonialisme en Algérie

«Sur les traces des camps de regroupement» de Saïd Oulmi

Le réalisateur Saïd Oulmi a déclaré jeudi, à Batna, que le film «Sur les traces des camps de regroupement» (Ala Athar El Mouhtachadate) réalisé et produit par l’Agence algérienne du rayonnement culturel (AARC), et le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), retrace une période sombre du colonialisme en Algérie, ainsi que les crimes commis contre le peuple algérien.En marge de la projection de ce film documentaire à la cinémathèque «Aurès» du centre-ville de Batna, M. Oulmi a souligné que cette œuvre traite pour la première fois des camps de regroupement, il s’agit d’une contribution pour conserver la mémoire à transmettre aux générations.
Au cours des débats, le réalisateur a mis l’accent sur «la nécessité d’élargir le cercle des projections des films qui montrent les crimes commis par le colonialisme contre des civils durant sa présence en Algérie, pour toucher les lycéens et les universitaires afin que les jeunes se rendent compte des sacrifices consentis par les générations précédentes pour le recouvrement de la souveraineté nationale, et s’inspirent de ces sacrifices».
Le réalisateur Said Oulmi a souligné qu’il s’agit d’un travail accompli dans une démarche académique, fondée sur la recherche de l’archive, du document, de l’image et de l’enregistrement sonore, ainsi que des témoignages sur les souffrances et les crimes qui jalonnent le vécu des populations déplacées dont les lieux ont été interrogés.
S’appuyant sur cette expérience de recherche, Said Oulmi considère qu’il est encore temps d’interroger les témoins encore en vie, car a-t-il souligné, avec leur départ, ce sont des pans d’une mémoire qui disparait, aussi les témoignages enregistrés doivent se multiplier.
Saïd Oulmi a annoncé à l’APS que son film documentaire sur les déportés algériens en Guyane française (Amérique du sud), est actuellement en phase de montage, il se composera de 4 parties avec pour titre «Cayenne, histoire d’un enfer», précisant qu’environ 25.000 algériens ont été déportés dans cette région, entre 1852 et 1939.
Le réalisateur a ajouté qu’il prépare une fiction dramatique, un long métrage ou un feuilleton, traitant de la déportation des algériens, ce sujet fera également l’objet d’un livre, pour conserver cette mémoire.
Le documentaire «Sur les traces des camps de regroupement» dont la projection a été programmée par la direction de la culture et des arts de la wilaya de Batna, a été suivi par un public nombreux de divers horizons, des étudiants, des journalistes et autres, qui ont pris part à un débat à la cinémathèque «Aurès» de Batna.
Parmi le public, certains spectateurs ont vécu enfants dans des camps de regroupement, dans les régions de Batna et de Khenchela, ils ont apportés leurs témoignages poignants, d’autres témoins ont évoqué le camp des femmes, à Tfelfel, le massacre de Sra Lehmam près de Kimel, où périrent 70 enfants.
R.C.