Téhéran contre Paris et Charlie Hebdo

Iran

L’hebdomadaire français Charlie Hebdo a consacré son dernier numéro spécial «7 janvier» à l’Iran en y publiant des caricatures à caractère offensant du Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei.Il a lancé, le 8 décembre 2022, un concours international. Trente-cinq dessins ont été sélectionnés parmi les 300 envoyés à la rédaction en provenance du monde entier. Une récente offense faite par l’hebdomadaire Charlie Hebdo aux valeurs sacrées de la République islamique d’Iran, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déconseillé au gouvernement français de justifier cette action effrontée.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Nasser Kanaani a écrit dans un tweet : «Vu son passé historique de colonialisme, de violation des droits de l’Homme et de la liberté d’expression à l’intérieur et à l’extérieur du pays, la France n’a pas le droit de justifier l’insulte aux valeurs sacrées d’autres Etats et des adeptes des religions, au nom de la liberté d’expression», a-t-il fait savoir par écrit. En poursuivant ainsi «ce que les responsables politiques français doivent respecter, ce sont les principes évidents et fondamentaux des relations internationales, c’est-à-dire le respect mutuel, la non-ingérence dans les affaires intérieures d’autrui et le respect des valeurs et des saintetés nationales et religieuses des autres Etats». Selon les médias iraniennes, le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a déclaré au début d’une session plénière de l’assemblée législative iranienne du dimanche 8 janvier 2023 que la décision sacrilège d’une publication française contre la plus haute autorité religieuse de la République islamique dénotait la fureur occidentale face à l’échec des récentes émeutes soutenues par l’étranger dans le pays. «L’insulte de la publication française au Leader de la Révolution islamique est le résultat d’un manque de logique et le signe de la colère du front occidental face à l’échec du projet des récentes émeutes dans le pays», a déclaré Qalibaf. Soulignant que les ennemis de la Révolution islamique ont usé de tous leurs moyens politiques, économiques, internationales, médiatiques et sécuritaires pour cibler les dirigeants du pays, le président du Parlement iranien a déclaré : «Malgré tous les problèmes et les défis économiques, le peuple iranien a protégé la République islamique et déjoué les complots des ennemis.»
Et de conclure que «Maintenant qu’ils ont échoué, ils ont eu recours à la diffamation en désespoir de cause. Il est évident que de telles mesures renforceront la détermination du peuple iranien à avancer vers l’indépendance et le progrès du pays. Il est nécessaire que le ministère iranien des Affaires étrangères mette en œuvre avec fermeté des contre-mesures contre cette action du gouvernement français afin que chacun comprenne qu’il n’est pas autorisé à insulter les valeurs nationales et les croyances du peuple iranien», a-t-il noté.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué mercredi l’ambassadeur de France à Téhéran, Nicolas Roche, pour lui communiquer le vif mécontentement des autorités quant à l’action subversive de l’hebdomadaire français.
Oki Faouzi