Industrie : Reprise et relance «imminente» des usines de TGT et de Sovest

Des négociations en cours avec la Banque extérieure d’Algérie (BEA)

Après des décennies à l’abandon et à l’arrêt, l’entreprise publique de transformation du verre, Sovest, et celle de TGT Anabib (Tube gaz Tébessa), sises dans la wilaya de Tébessa, devraient reprendre leurs activités à plein régime dans les plus brefs délais. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, lors d’une visite de travail et d’inspection effectuée, hier, dans cette wilaya, revenant, à l’occasion, sur les défis qui accompagnent la redynamisation du secteur industriel et la concrétisation du programme de relance des 51 entreprises publiques économiques (EPE) à l’arrêt, dont 17 sont déjà remises en marche au cours de 2022.
«La question de la relance de l’usine TGT est actuellement à l’étude, alors que des négociations sont en cours avec la Banque Extérieure d’Algérie pour étudier cette question et parvenir à une solution définitive et pérenne concernant cette usine», a-t-il indiqué, assurant, dans ce sens, que «le dossier sera sur la table du Conseil des Participations de l’État d’ici trois mois pour trouver une solution définitive à sa situation, que ce soit à travers des partenariats avec des investisseurs nationaux ou étranger».
Le ministre de l’Industrie veut récupérer et faire redémarrer à nouveau cette usine qui produisait, auparavant, avant son transfert à la Banque Extérieure d’Algérie en 1999, en contrepartie des dettes contractées par l’usine auprès de cette banque, 60.000 tonnes par an de tubes en acier et d’accessoires de raccordement.
Il vise, également, la relance de l’activité de la verrerie Sovest, considérée depuis sa création comme un véritable trou budgétaire et un fardeau pour l’Etat. Pour la relance, le ministère a établi des contacts avec la Banque étrangère d’Algérie (BEA) afin d’étudier les moyens de relancer cette institution après sa préparation et sa réhabilitation, a-t-il indiqué, ajoutant qu’«un appel à manifestation d’intérêt sera lancé dans les 15 jours pour trouver un partenaire afin de relancer son activité».
Lors de la visite d’inspection de ladite usine, le ministre a ordonné à ses responsables de «préparer une étude détaillée pour relancer l’usine et la présenter au Conseil des Participations de l’État pour s’assurer qu’elle démarre ses activités dans les plus brefs délais». Le ministre s’est engagé dans la relance et la restructuration des grandes entreprises publiques en déficit et à l’arrêt en vue d’améliorer le secteur public industriel et le secteur public marchand (SPM) dont la performance financière est en déclin. Des Plans d’évaluation des entreprises publiques des secteurs de l’électroménager, de la mécanique, du textile, de la métallurgie ont été élaborés en vue d’examiner minutieusement la gestion de ces entreprises pour mieux les accompagner dans leur relance. L’objectif est de renforcer la production industrielle nationale dans de nombreux secteurs stratégiques, mais aussi pour créer de la richesse et de l’emploi au niveau local. Le redéploiement du tissu industriel est la principale priorité du ministre de l’Industrie qui, depuis des mois, multiplie les visites d’inspection des usines et des zones industrielles (ZI) et des zones d’activité (ZA) à travers le pays en vue de s’enquérir de l’état d’avancement de leur aménagement et réhabilitation afin d’accueillir de nouveaux investisseurs.
A la veille de sa visite dans la wilaya de Tébessa, le ministre s’est rendu dans la wilaya de Souk Ahras. Il a souligné l’importance d’attirer les investisseurs «pour installer leurs projets dans les wilayas frontalières qui possèdent un vaste foncier industriel», précisant que «tous les responsables sont invités à rechercher et attirer des investisseurs nationaux mais aussi étrangers et les encourager à investir dans les wilayas frontalières dont Souk Ahras, laquelle recèle des potentialités prometteuses pour l’économie nationale avec plus de 500 hectares de foncier prêts pour accueillir des dizaines de projets d’investissement».
Il a mis en avant l’intérêt particulier que porte, aujourd’hui, le Gouvernement au développement de l’industrie nationale, aux petites et moyennes entreprises et aux investisseurs, insistant sur la nécessité de collaborer tous ensemble pour construire de véritable pôle industriels, dans les filiales du textile, de la mécanique, de l’agro-alimentaire, de la métallurgie.
Il a réaffirmé lors de sa visite d’inspection effectuée à l’Entreprise algérienne des textiles industriels et techniques (Eatit), l’engagement, de «son département à encourager la filière textile et la production locale de la matière première en coordination avec le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural au travers de l’élaboration d’une feuille de route pour encourager la production locale du coton et réduire le taux d’importation estimé actuellement à 99 %».
«L’Etat accompagnera les entreprises investissant dans le secteur des textiles et des cuirs de sorte à développer ces deux filières génératrices de valeur ajoutée et d’emplois», a-t-il souligné.
Samira Takharboucht