Relance industrielle, des jalons sont déjà franchis

23 entreprises industrielles relancées dans plusieurs wilayas du pays

La semaine dernière, soit quelques jours après le début de l’année 2023, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, était en visite de travail et d’inspection dans deux wilayas de l’est du pays, Souk Ahras et Tébessa, deux régions riches et fiables à haut potentiel industriel et d’investissement.

Il est revenu, à l’occasion, sur l’intention du Gouvernement de relancer les entreprises publiques économiques (EPE) à l’arrêt depuis des décennies et la réhabilitation des zones industrielles de ces deux régions pour redynamiser la production industrielle et l’industrie manufacturière, génératrices de richesses et d’emplois. Le ministre et les autorités locales, ainsi que les opérateurs économiques s’accordent, d’ores et déjà, sur le fait que la relance des EPE à l’arrêt et la création de nouveaux groupements industriels pourraient accélérer le redéploiement du secteur industriel ainsi que sa révolution, tant attendue, dès 2023.
Cette année démarre avec de nombreux chantiers pour le ministre qui œuvre depuis des mois à la remise sur les rail du secteur industriel à travers la mise en place d’une nouvelle politique d’investissement, l’élaboration de nouvelles stratégies de production et la restructuration en profondeur des EPE, dont la performance financière demeure toujours faible, selon le rapport de la Cour des comptes, à l’exception de quelques entreprises qui ont enregistré des résultats satisfaisants. Le ministre de l’Industrie qui collabore avec d’autres secteurs et les autorités locales promet de relancer la machine industrielle algérienne et de porter sa contribution au Produit intérieur brut (PIB) de 10 à 15% et d’atteindre un taux d’intégration progressif supérieur à 20% sur le moyen et le long terme. Un arsenal juridique et réglementaire est mis en place pour soutenir la concrétisation du plan de la relance industrielle et le lancement de nouveaux projets d’investissements au niveau national et local, sans aucune exclusion. L’opération d’assainissement du foncier industriel se poursuit et apporte déjà ses fruits, selon le ministre.
Un avant-projet de loi fixant les conditions et les modalités d’octroi du foncier économique relevant du domaine privé de l’Etat, destiné à la réalisation de projets d’investissement, a été examiné lors de la réunion hebdomadaire du Gouvernement, la semaine écoulée. La récupération du foncier industriel non-exploité s’inscrit dans le cadre de la lutte des autorités contre « les faux investisseurs » et œuvre ainsi à le redistribuer à des investisseurs intéressés par le lancement des projets avec des partenaires locaux ou étrangers. Le ministre a d’ailleurs souligné lors de ses déplacements dans l’est du pays la nécessité de chercher des partenaires locaux ou étrangers pour relancer la production industrielle des entreprises, Sovest et TGT, à l’arrêt depuis des décennies. Ces deux entreprises sont des trous budgétaires qui n’ont jamais atteint leurs objectifs. Après l’évaluation de leur état et le budget de leur reconstitution, le ministre a évoqué l’impératif de trouver un partenaire national ou étranger pour lancer la production de la verrerie et de la tuberie, afin de créer de l’emploi, de la richesse et de faire de ces deux régions frontalières un hub industriel par excellence. Profiter de cette proximité géographique avec les pays voisins en vue d’exporter l’excédent de production.
M. Zeghdar multiplie les visites sur le terrain et promet d’atteindre des résultats satisfaisants d’ici la fin de l’année 2023. Cette dernière sera marquée par la relance en force de l’industrie mécanique, de l’automobile et de la sous-traitance. D’autres filières à l’instar du textile devraient aussi connaître leur heure de gloire, selon le ministre qui a souligné, au cours de la semaine passée, l’engagement de l’Etat « à accompagner les entreprises sérieuses investissant dans le secteur des textiles et des cuirs de sorte à développer ces deux filières génératrices de valeur ajoutée et d’emplois ».
Le ministère de l’Industrie se concentre sur la relance et la redynamisation de l’entreprise publique et attend, prochainement, la validation et la publication du Code des marchés publics et la création de la loi de partenariat public-privé. Ces textes de lois améliorés devraient renforcer la libération de l’acte d’investir du circuit administratif. Les réformes structurelles, réglementaires et institutionnelles menées par l’Etat en faveur du redressement de ce secteur ont déjà enregistré des résultats probants. Selon une déclaration à la presse du ministre, en marge d’une visite de travail dans la wilaya Tébessa, sur « les 51 entreprises recensées sous tutelle du ministère de l’Industrie qui étaient à l’arrêt depuis plusieurs années pour diverses raisons dont 23 ont été relancées en 2022 dans plusieurs wilayas ». « L’opération se poursuit toujours », a-t-il ajouté. L’année s’annonce assez chargée pour le ministre.
Samira Takharboucht