Eaux non conventionnelles et économie de l’eau

La solution

Les pluies et la neige attendues pour redonner espoir aux agriculteurs et, aussi, aux responsables algériens chargés d’assurer la satisfaction des besoins en eau potable de la population, ont manqué au rendez-vous, aggravant ainsi le risque de sécheresse déjà très fort dans le pays. Le même phénomène météorologique a été observé durant ces dernières années. Les spécialistes ont suggéré depuis quelque temps déjà de se libérer de la contrainte imposée par le réchauffement climatique et réduire la dépendance de la pluviométrie pour les ressources en eau. C’est le but de la stratégie de mobilisation des eaux non conventionnelles qui comprend le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées épurées.

Les eaux non conventionnelles ne dépendent pas des pluies et peuvent contribuer à la sécurité hydrique. Les directives données par le Président Abdelmadjid Tebboune vont dans ce sens. Il y a quelques jours, lors la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, le Président a ordonné d’élaborer un plan pour la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer tout le long de la bande côtière, afin d’éviter les répercussions de la situation climatique difficile que connaît le monde. Il s’agit aussi, a-t-il souligné, de «relancer et mettre en service l’ensemble des projets de stations d’épuration des eaux usées à l’arrêt au niveau des wilayas, afin de les exploiter dans l’irrigation au lieu d’utiliser les eaux souterraines». En plus des ressources en eaux non conventionnelles, il y a également les ressources épargnées grâce à l’économie d’eau.

Le Président Tebboune a donné des instructions à l’effet de «mobiliser les services de l’Intérieur, des Ressources en eau, de l’Agriculture, de l’Industrie et de l’Environnement, à grande échelle, en vue de créer un plan d’urgence visant à mettre en place une nouvelle politique permettant d’économiser l’eau à l’échelle nationale et de préserver la richesse hydrique souterraine». La police des eaux a été instituée par la loi du 4 août 2005 (il y a plus de 17 ans !). Elle est constituée par des agents relevant de l’administration chargée des ressources en eau. Ils sont assermentés et habilités, tout comme les officiers et agents de police judiciaire, à rechercher et constater les infractions à la loi. Mais, en 2023, c’est le président de la République qui donne la directive de la rendre opérationnelle, pour lutter contre le gaspillage de cette ressource vitale et rare. Du fait du laxisme ambiant en matière de lutte contre l’incivisme dans tous les domaines, le gaspillage de l’eau est perceptible à l’œil nu. A ce propos, l’avertissement de Lakhdar Rekhroukh, ministre en charge du secteur de l’eau, sera-t-il entendu ?
Lakhdar A.