Mise en œuvre du plan d’urgence

Approvisionnement en eau

Le déficit de pluviométrie enregistré cet hiver et la situation climatique actuelle ont imposé la reconduction du plan d’urgence mis en place durant les deux années précédentes, 2021 et 2022, afin d’assurer l’approvisionnement régulier de la population en eau potable durant cette année.

Il s’agit, en même temps, de garantir la sécurité hydrique sur le court et moyen termes. Les interventions du Président Abdelmadjid Tebboune en Conseil des ministres, indiquent que cette préoccupation fait partie de ses priorités. Hier, dans un point de presse à l’issue d’une rencontre avec les cadres de son secteur, le ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a fait savoir que le taux de remplissage des barrages est de l’ordre de 32%, soit 5% de moins en comparaison avec les données de l’année dernière. Pour autant, le ministre a tenu à rassurer : les stations de dessalement d’eau de mer et les forages pourront suppléer à la baisse du niveau des barrages. Des mesures sont prises pour que les dotations des citoyens soit assurée.
Le ministre a annoncé le lancement d’un programme urgent supplémentaire afin de préparer le mois de Ramadhan et la saison estivale 2023. Il a aussi fait référence au programme de dessalement de l’eau de mer, pour couvrir les besoins en eau potable des villes côtières.
Concernant la wilaya d’Alger, le ministre a fait savoir qu’il y a une répartition en deux, selon le réseau d’approvisionnement en eau potable : 50 % de distribution quotidienne et 50 % de distribution 1 jour sur 2. La distribution sera régulière et sans fluctuation.
Récemment, le Gouvernement s’est penché sur la problématique de l’approvisionnement en eau potable au niveau des nouvelles cités. Dans ce cadre, il a été décidé de mettre en place un cadre multisectoriel pour la consolidation de la stratégie nationale de gestion du réseau de distribution d’eau et pour permettre de consacrer un mode opératoire assurant l’unicité de gestion du service public de l’eau qui sera généralisé sur l’ensemble des villes nouvelles et pôles urbains, à même de prendre en charge l’approvisionnement régulier de la population en eau potable.
Pour rappel, en Conseil des ministres qu’il a présidé dimanche 25 juillet 2021, le Président Tebboune avait donné pour instruction de lancer, dans les plus brefs délais, à l’Est, l’Ouest et au Centre du pays, la réalisation de cinq grandes stations de dessalement d’eau de mer d’une capacité de production de plus de 300.000 m3/jour chacune. Une question importante a été soulevée par le Président Tebboune lors du Conseil des ministres du 13 février 2022 : quelle est la consommation quotidienne réelle d’eau potable ? Quelle est la part du gaspillage (lavage de voitures sur la voie publique, de façades de commerces et de bouts de trottoirs par les commerçants…) et quelle est la part des erreurs de relevés de compteurs (involontaires ou délibérées) et des forfaits qui enregistrent des surconsommations fictives et conduisent à des surfacturations par les entreprises de distribution d’eau ? Le 24 avril 2022, en Conseil des ministres, le Président Tebboune a ordonné le lancement d’enquêtes «approfondies» sur la nature de la consommation de l’eau dans tous les domaines, pour élaborer une stratégie nationale de production, de distribution et de consommation, faisant la distinction entre la consommation individuelle familiale et la consommation de l’eau à des fins commerciales.
Le Président Tebboune a également instruit «d’intensifier le contrôle et la poursuite des auteurs impliqués dans le vol d’eau, en appliquant des sanctions sévères à leur encontre, l’eau étant un produit vital subventionné par l’Etat». On sait que la construction, l’exploitation et l’entretien des stations de dessalement constituent une lourde charge pour les finances de l’Etat, a fortiori dans le cadre d’une économie qui reste encore largement dépendante du cours des hydrocarbures.
Le gaspillage de l’eau n’est permis dans aucun cas, a fortiori dans la situation actuelle. Quant à l’agriculture, le recours à l’irrigation d’appoint pour la céréaliculture afin de faire face au stress hydrique et préserver cette culture, est envisagé. Pour certains observateurs, la situation hydrique n’est pas alarmante pour les céréales. La comparaison est faite avec la saison agricole passée, où il y avait un manque des pluies en décembre et janvier et où les précipitations des mois de mars et avril ont permis d’assurer une bonne récolte.
Lakhdar A.