Nouvelle exposition du plasticien Aghiles Issiakhem

Dar Abdeltif

Une exposition célébrant la pureté et l’authenticité du trait et le talent brut du portraitiste, a été inaugurée mercredi à Alger par le plasticien Aghiles Issiakhem. Accueillie à la villa Dar Abdeltif, cette exposition organisée par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) compte également quelques sculptures de l’artiste qui explore différentes matières.
L’artiste étale ses talents de portraitiste capable de capter et transmettre des émotions et des états d’âme complexes qui inspirent des techniques déjà très complexes en matière de photographie instantanée.
Dans «blancheur lumineuse» l’artiste se rapproche de l’univers créatif de son illustre parent M’hamed Issiakhem, surnommé «œil de lynx», faisant preuve d’une précision méticuleuse et d’un élan créatif brute, spontané, et anarchique dans une seule et même œuvre réunissant restitution et créativité. Dans une œuvre intitulée «Vieillesse» l’artiste utilise un portrait semi figuratif présenté sous forme de masque pour restituer les effets d’abord physiques des années qui passent sur un visage mais aussi pour suggérer l’impact du temps sur la santé et parfois sur l’intellect, au même titre qu’il aborde l’oubli en utilisant l’humain matériel pour exprimer une notion. De nombreux autres portraits très saisissants et très expressifs dénotent du talent de l’artiste qui dépasse avec aisance la difficulté des choix techniques et d’absence de couleurs, maîtrisant parfaitement les lueurs de lumières et les regards. Cette exposition, dont les dessins sont réalisés en majorité au fusain et au charbon, est également un hommage aux proches de l’artiste disparus des suites d’un cancer, à l’image de son grand-oncle M’hamed Issiakhem qui nous a quitté en 1985 après avoir laissé une empreinte des plus importantes dans l’évolution des arts plastiques en Algérie. Outre le portrait, Aghiles Issiakhem propose également des sculptures dont le bois reste la matière de prédilection comme pour «Le cri d’Edward Munch», une sculpture sur bois évoquant la célèbre toile «Le cri» du peintre norvégien Edvard Munch, symbolisant l’homme moderne emporté par une crise d’angoisse existentielle. Dans ses sculptures proposées aux visiteurs, Aghiles Issiakhem explore différentes matières, ose des assemblages et revisite également des objets des plus anodins du quotidien pour matérialiser ses idées.
Artiste autodidacte, Aghiles Issiakhem, né en 1989, expose ses œuvres depuis 2010, et par   ticipe souvent à des expositions collectives en hommage à M’hamed Issiakhem. Sa dernière exposition est ouverte au public jusqu’au 26 janvier.
R.C.