La présidente du PE promet une lutte implacable contre la corruption

Marocgate

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a promis lundi de s’attaquer implacablement au phénomène de la corruption au sein de son institution, dont l’image a été ternie récemment par l’implication avérée de nombreux de ses membres dans le scandale «Marocgate».

Le «Marocgate» a éclaté après l’arrestation de Pier-Antonio Panziri, ancien député européen en Belgique, dans le cadre d’une enquête qui a secoué le Parlement européen.
Il est accusé de s’être ingéré politiquement, avec d’autres eurodéputés, en faveur du Maroc, en échange d’argent.
«Nous prendrons des mesures pour renforcer la lutte contre la corruption et les moyens de combattre les ingérences étrangères», a promis Roberta Metsola, dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, à l’ouverture de la première session plénière de l’année.
Mme Metsola a souligné que «les événements du mois écoulé ont démontré la nécessité de rebâtir les liens de confiance avec les citoyens européens que nous représentons».
Roberta Metsola avait promis, pour rappel, dès mi-décembre, un «paquet de réformes d’ampleur», dont elle a présenté jeudi une première salve aux présidents des groupes parlementaires, qui lui ont donné leur feu vert.
Parmi ces premières étapes, figurent la restriction de l’accès du Parlement européen aux anciens élus, qui jusqu’à présent gardaient porte ouverte, ou l’enregistrement dans le registre de transparence de tous les intervenants extérieurs.
Mme Metsola veut également que soient publiés les cadeaux, voyages ou rencontres des eurodéputés dans le cadre de leur mandat, mais aussi les sanctions infligées.
Elle a affirmé, à ce titre, que ces mesures n’étaient que «le début et non la fin». «Nous allons commencer avec les mesures qui peuvent se mettre en œuvre rapidement», a-t-elle argumenté.
Pour rappel, la justice belge, instance en charge de l’enquête impliquant des eurodéputés dans le scandale de Marcogate a demandé dores et déjà la levée de l’immunité à quatre eurodéputés, dont l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, l’une des vice-présidentes de l’institution, son conjoint, ainsi que celle de deux autres eurodéputés du groupe des socialistes et démocrates (S&D): le Belge Marc Tarabella, dont le domicile a été perquisitionné en décembre, et l’Italien Andrea Cozzolino.
Lancée en urgence début janvier, la procédure de levée d’immunité, qui compte plusieurs étapes, a été officiellement communiquée lundi aux eurodéputés pour un aboutissement espéré en février.
Mercredi, les eurodéputés procéderont aussi à l’élection d’un nouveau vice-président ou d’une nouvelle vice-présidente pour remplacer Eva Kaili.

APS