Comment comprendre et faire comprendre le football

Les joueurs du Championnat local

Les débats sur le football sont dans quelques plateaux télés, mais deviennent de plus en plus inaudibles. L’excès de critiques flambe, il y a ceux qui travaillent beaucoup plus leur image que celle du football. On ne tombe plus amoureux de ces émissions qui deviennent, pour certaines, des centres de contrôle de ceux qui travaillent. La dernière histoire suscite des questionnements. Qui cherche à faire mal, très mal, au football national ?

Personne, mais c’est tout le monde à la fois. Tout le monde y passe, Belmadi, Bougherra, joueurs professionnels, nationaux, binationaux et Madjer qui s’invite au débat.
Adéquation entre l’acteur, son image et le message transmis. Dans le monde sportif, il y a un créateur, un réalisateur, un musicien et bien entendu un auteur. On découvre, enfin, que ce qui peut rendre le football à sa place, c’est bien l’ambiance et ceux qui réfléchissent sur comment convaincre, séduire et gagner du monde et non pas le décevoir. Aujourd’hui, il est nécessaire qu’il y ait adéquation entre l’acteur, son image et le message transmis «sortir de soi pour aller à la rencontre de l’autre». Il faut arrêter de se connecter à ce jeu, sortir de soi pour aller à la rencontre de l’autre pour se mettre autour d’une thématique, parler football et non débattre football afin que «celui à qui l’on adresse par la voix, le geste, le regard, le texte enfin par l’image comprenne pour éviter les mauvais sentiers qui mènent vers une acceptation au profit du Championnat national, africain ou international.
En Conférence de presse, le sélectionneur des A’, Madjid Bougherra avoue «je sens qu’ils ne sont pas en confiance, qu’ils ne sont pas considérés».
«Je suis content, trois matches, trois victoires et on n’a pas encaissé. Content d’avoir donné la chance à d’autres joueurs. Le Mozambique nous a poussés et a joué le tout pour le tout. Mais le plus important, c’est qu’on a gagné. Une compétition, ça se gagne. Le plus dur reste à faire. Certes, on a pêché dans le dernier geste. Tant qu’on ne prend pas de buts, c’est bien. On doit profiter de nos armes».

«On ne peut pas comparer cette équipe à l’équipe A ou à l’Argentine»
De plus, le sélectionneur a tenu à expliquer enfin qu’«il n’y a pas de système tactique particulier, même si nous avons travaillé sur plusieurs variantes durant nos différents stages. Ce qui importe le plus, c’est surtout l’animation. Et il se trouve que les joueurs ont énormément travaillé. Je suis fier d’eux». Bougherra défend ses poulains et déclare «je ne suis pas d’accord de dire qu’il n’y avait pas des attaques placées. Je le dis et le redis, on ne peut pas comparer cette équipe à l’équipe A ou à l’Argentine. Ce sont des joueurs locaux et c’est difficile pour eux».

«Respecter un peu les joueurs qui sont du Championnat local»
Dans un match, il y a des choses positives et négatives. Dans ces matches, il y a eu un jeu direct. «Analysez les matches contre la Libye ou l’Ethiopie, il y avait de la cohérence. Sur le plan tactique, les gens ne voient que le dernier geste. Il faudra voir leur détermination avec leurs qualités et leurs défauts. Le plus important c’est de gagner. Des joueurs qui ont la capacité de jouer. Respecter un peu les joueurs qui sont du Championnat local. Ce n’est pas un coup de gueule, mais moi vous pouvez me critiquer. Regardez juste d’où ils viennent. Je sens qu’ils ne sont pas considérés. Ce sont des enfants du pays, ils enchaînent trois victoires. Nous devons respecter nos joueurs. Chacun nous regarde avec sa propre vision, nous devons respecter nos joueurs qui font leur travail et ils devraient être bien accueillis. Ils sont prêts à écouter les critiques, mais ils doivent être aussi encouragés».
L’Algérie termine en tête de son groupe et évite un voyage jusqu’à Constantine «Heureux de rester au Nelson-Mandela Stadium, les joueurs y ont leurs marques». «J’ai l’impression que lorsque quelqu’un relève une insuffisance, c’est tout le monde qui le suit, et s’accroche pour tenter de semer un doute… Ils oublient qu’ils s’agissent de joueurs du Championnat local, des jeunes qui galèrent et qui mériteraient des encouragements, leur tirer le chapeau».

«A chaque conférence de presse, c’est le même discours»
Bougherra est invité à évoquer le style de jeu appliqué, sa réponse est tranchante «ne me parlez pas de fond de jeu, et j’ai remarqué qu’à chaque conférence de presse, c’est le même discours qui revient, à l’image du pourquoi il y a ça et pas ça, pourquoi tel joueur joue et pas l’autre ? Vous connaissez tous d’où ils viennent. Je sens qu’ils ne sont pas en confiance, qu’ils ne sont pas considérés, C’est mon avis, moi je suis de l’intérieur, c’est des enfants du pays, cela fait des années que l’on parle de locaux, mais ce sont les locaux qui enchaînent trois victoires». Synthèse de H. Hichem