Lila Borsali présente son spectacle «La conférence des oiseaux»

Musique andalouse

«La conférence des oiseaux», spectacle de musique andalouse et de poésie, a été présenté, jeudi soir à Alger, par la cantatrice à la voix suave, Lila Borsali, devant un public nombreux.
Accueilli à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (OREF), le spectacle est tiré de l’œuvre poétique éponyme de Farid Eddine Al Attar, premier grand poète de la mystique persane et figure centrale dans la genèse du Soufisme au XIe siècle.
D’une durée de 85 mn, «La conférence des oiseaux» est l’histoire d’un grand cheminement mystique, où tous les oiseaux du monde décident d’entreprendre ensemble un long voyage, à la recherche du roi «Simorgh» manquant à leur royaume.
Lors de leur expédition, les oiseaux auront à traverser sept vallées, définies comme des étapes spirituelles, avec pour chacune d’elles, un défi à relever et une épreuve à surmonter, qui permettront aux volatiles d’apprendre chaque fois un peu plus sur eux-mêmes.
Lila Borsali illustrait les textes poétiques qu’elle déclamait, avec des chants andalous et soufis, rendus dans le lyrisme de sa voix présente et étoffée.
La chanteuse a notamment interprété des extraits des Noubas, Mezmoum, Rasd Eddil, Dhil et Maya, ainsi qu’une partie Samaa «Bouchrakoum Khillani», enchainé à quelques pièces dans le mode Sihli, et des muwashah orientaux «Aaraftou El Hawa» et «Lama Bada Yatathana», notamment, pour conclure avec le traditionnel «Qoudoum El Habib».
Un orchestre de virtuoses, brillamment dirigé par Leïla El Kebir au violon alto, a accompagné Lila Borsali, Fethy Benabdesadok au luth, Imad El Houari au qanun, Hamza Bellouti au violoncelle, Rafiq Benhamed au violon, Amine Cheikh au ney, Ghouti Hadjila à la Derbouka et Saïd Gaoua au set de percussions, se sont particulièrement distingués lors de passages musicaux individuels.
Le spectacle a été embelli par une scénographie de circonstance, hautement esthétique, aux atmosphères feutrées par un éclairage de fond, aux couleurs violacée et grenadine et un décor fait de belles œuvres plastiques de l’artiste Abderrahmane Kahlane.
Organisé par l’Oref, «La conférence des oiseaux» est un autre spectacle aux traits intellectuels de Lila Borsali, précurseure de ce nouveau registre des arts de la scène, qui allie la sagesse et la quintessence de la poésie à la musique savante que représente le genre andalou.
R.C.