Les oranges en quantité mais les spéculateurs font les prix

Relizane

La production agricole est touchée sérieusement dans son ensemble et les manques à gagner pour les agriculteurs sont importants. Le cas de la culture des agrumes est des plus significatifs, comme l’expliquent les spécialistes et les arboriculteurs, car tout le monde l’a remarqué en cette période de production d’agrumes. Ces fruits de saison, très prisés par les Algériens, sont devenus hors de portée de nombreuses bourses, les prix du kilogramme de l’orange locale ont atteint des pics jusqu’à 400 DA la clémentine, un peu moins pour la Thomson à 280 DA le kilo. En effet, certains agriculteurs disent que les prix pratiqués des oranges sur le marché sont nettement supérieurs aux leurs. A titre d’exemple, la Thomson de premier choix est vendue par l’agriculteur à raison de 120 DA, vous la trouvez sur le marché à partir de 240 DA, la mandarine cédée entre 200 et 250 DA est cédée au détail entre 380 et 450 DA. Voilà donc où l’on en est avec ces pratiques des intermédiaires qui font monter les enchères et dont les dindons de la farce sont, bien sûr, l’agriculteur et par la suite le consommateur. Quant à ceux qui achètent sur pied, ce n’est pas sûr aussi qu’ils rentrent dans leurs frais. Contacté, le président de la Chambre de l’agriculture dira «qu’effectivement, il y a un dérèglement dans toute cette chaîne qui fait que l’agriculteur fait le gros du travail et le gain revient par la malice aux spéculateurs tels les mandataires qui savent très bien que cet agriculteur a un besoin pressant d’argent pour payer ses dettes et autres frais». Ceci dit, notre interlocuteur ajoutera que l’essentiel est que tout le monde trouve son compte mais le client reste le dernier maillon faible de cette chaîne spéculative. Pour sa part, le DSA dira que la qualité des agrumes de la région est exceptionnelle, d’autant plus qu’elle est « Bio », et qu’à l’avenir, il va falloir songer à exporter le surplus de la production, avec la mise en place d’une structure pour le rééquilibrage et le conditionnement.
N.Malik