Création d’un comité scientifique pour le développement de l’économie circulaire

CNA/CALEC

Un comité scientifique multidisciplinaire pour le développement de l’économie circulaire dans le secteur agricole a été créé, avant-hier à Alger, par la Chambre nationale d’agriculture (CNA) et le Centre algérien d’économie circulaire (CALEC).
La principale mission de ce comité consiste, selon le professeur Krim Louhab, fondateur du CALEC, à présenter des propositions techniques et scientifiques pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale relative à l’économie circulaire dans le secteur.
Le même responsable a précisé, lors d’une rencontre scientifique tenue au siège de la CNA sous le thème «Economie circulaire : un gisement pour l’attractivité du secteur agricole et agro-industrie nationale», que pour ce scientifique, l’approche de l’économie circulaire dans l’agriculture permet de concilier entre la croissance économique et la protection de l’environnement, notamment à travers une utilisation rationnelle des ressources et une gestion optimale des déchets agricoles.
«Contrairement à l’économie linéaire basée sur la production, la consommation et le rejet des déchets, l’économie circulaire nous permettra de transformer les résidus agricoles en bio produits, ce qui limitera l’utilisation massive des produits chimiques réputés pour leur impact néfaste sur l’environnement et la santé humaine et animale», a-t-il expliqué.
Pour sa part, le professeur Mohamed Amine Zenasni, de l’Université de Tizi-Ouzou, a mis en exergue le rôle de l’agriculture urbaine dans le
développement de l’économie verte. «La plus forte concentration de population se trouve dans les villes qui deviennent un gisement pour le développement de l’économie circulaire», a-t-il affirmé.
Pour une meilleure optimisation de la ressource, cet expert a recommandé la collecte des déchets ménagers et leur tri à la source et leur traitement par la suite pour en extraire de l’énergie renouvelables et des produits organiques.
Outre la préservation des ressources, l’économie circulaire permet également d’éviter, ou du moins minimiser le recours à l’incinération ou l’enfouissement des déchets et leur impact désastreux sur l’environnement, a-t-il fait valoir. Dans le même sillage, le professeur Hassan Chadjaa, agronome et consultant en agroalimentaire et agrobiotech a considéré que l’économie circulaire dans le secteur agricole présente un avantage pour réduire la consommation de l’énergie et minimiser l’épuisement des ressources, tout en améliorant les rendements et la qualité des produits. De son côté, le professeur Fatma Halouane de l’Université de Boumerdès, a souligné l’importance de l’économie circulaire dans le développement d’une agriculture résiliente et durable grâce à des pratiques comme la rotation des cultures et l’utilisation des engrais et les pesticides verts. Elle a avancé dans sa présentation, que l’Algérie utilise annuellement entre 6.000 et 10.000 tonnes de pesticides chimiques par an. Une quantité qui est, selon elle, importante et qui devrait être remplacé progressivement par des intrants naturels.
Manel Z.