FFF : Le Graët n’a «plus la légitimité» pour gérer le foot français, selon la mission d’audit

Le président Noël Le Graët «n’a plus la légitimité nécessaire pour administrer» la Fédération française de football compte tenu notamment «de son comportement envers les femmes», pointe le rapport provisoire de la mission d’audit sur la FFF, dont l’AFP a obtenu une copie lundi.
Ce rapport provisoire de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, diligentée par le ministère des Sports à l’automne dernier, constate par ailleurs que la politique de l’instance à propos des violences sexistes et sexuelles n’est «ni efficace ni efficiente». Les dirigeants de la FFF ont jusqu’au 13 février pour prendre connaissance de ces conclusions et y répondre, avant publication du rapport définitif et contradictoire. «La mission considère que, compte tenu de son comportement envers les femmes, ses déclarations publiques et les défaillances de la gouvernance de la FFF, M. Le Graët ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français», peut-on lire. Mis en retrait depuis le 11 janvier, et visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel, Noël Le Graët (81 ans) n’est pas épargné par ce pré-rapport. Son attitude vis-à-vis des femmes «peut être qualifié au minimum de sexiste», estiment les inspecteurs. La mission a par ailleurs recueilli des témoignages relatifs à des agissements du dirigeant breton «susceptibles de recevoir une qualification pénale». Les inspecteurs, qui ont effectué le 13 janvier un signalement auprès de la procureure de la République de Paris, ont indiqué qu’ils transmettraient des éléments d’information supplémentaires à la justice. C’est sur la base de ce signalement que le parquet de Paris a ouvert une enquête, mi-janvier. Mise à pied à titre conservatoire le 11 janvier, la directrice générale de la FFF, Florence Hardouin, est également visée par les inspecteurs de l’IGESR pour son management qui, écrivent-ils, «peut être qualifié de brutal», mais pas de «harcelant». Ses relations avec Le Graët sont qualifiées de «toxiques» : «Le couple président – directrice générale a atteint ses limites», estiment les auditeurs de l’IGESR, évoquant des «logiques claniques» de management et une «vision très auto-centrée du pouvoir».