Le prix des produits pétroliers russes plafonnés, quel impact sur le marché ?!

Le pétrole navigue autour des 79 dollars depuis quatre jours

L’incertitude plane toujours sur le marché pétrolier depuis plusieurs jours. Les prix de l’or noir, influencés par les perspectives incertaines sur la demande chinoise et une hausse inattendue du dollar, ont glissé à 79 dollars. Les investisseurs et les experts financiers redoutent l’impact de l’entrée en vigueur, dès aujourd’hui, de l’embargo européen sur les produits raffinés importés de Russie par voie maritime. Ceci risque de bouleverser le marché pétrolier qui fait déjà face à une baisse «considérable «de l’offre, soutenue par la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés hors-Opep de réduire leur quota de production de 2 millions de barils par jour.
Une stratégie critiquée par les pays consommateurs, les Occidentaux, qui ont appelé les pays membres de l’Opep à revoir leur décision et à augmenter leur production afin de soutenir l’offre et d’éviter la hausse des coûts de l’énergie. L’offre risque, en effet, de décliner encore et la demande d’accroître suite à l’interdiction d’importation du pétrole russe ainsi que de ses dérivés par voie maritime. A cette décision s’ajoute le plafonnement des prix de ces produits et qui devraient être appliqués dès aujourd’hui. Après des jours de discussions autour de cette question de plafond de prix, les puissances du G7 et l’Australie se sont mis d’accord, avant-hier, sur le plafonnement du prix des produits pétroliers russes.
Le prix des produits plus chers comme le diesel a été plafonné à 100 dollars le baril, tandis que pour les produits les moins raffinés comme le mazout et autres, le prix est fixé à 45 euros le baril. «Le prix sera revu tous les deux mois, et pourrait ainsi être réajusté en fonction des prix du marché», ont rapporté des médias étrangers. Cette question de plafonnement des prix des produits pétroliers russes a provoqué la colère de la Russie qui a mis en garde, à la veille de l’entrée en vigueur de cet accord, contre l’impact désastreux de cette décision sur le marché pétrolier, alors que l’Occident qui cherche l’affaiblissement de la trésorerie de l’Etat russe. Ce dernier a aussi annoncé l’arrêt des exportations de ses produits pétroliers russes vers les pays européens qui appliqueraient le plafond de prix.
«L’embargo européen sur les produits raffinés russes va déséquilibrer davantage les marchés internationaux de l’énergie», a averti, à l’annonce de l’accord, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, affirmant que «Moscou prenait des mesures pour couvrir ses intérêts». Certains experts se montrent sceptiques quant à l’effet immédiat de cette décision sur l’économie russe, d’autant plus que depuis l’annonce de cet embargo sur son pétrole, la Russie intensifie ses livraisons à destination de plusieurs pays asiatiques, en l’occurrence, l’Inde et la Chine. L’Occident veut aussi s’attaquer aux exportations d’hydrocarbures russes vers d’autres pays. Cette situation pourrait-être vue comme une opportunité par d’autres pays producteurs, mais la réalité reste complexe.
Samira Tk