L’économie nationale continue de bien se porter

La croissance du PIB hors hydrocarbures devrait se renforcer pour atteindre 3,4 % (FMI)

Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en avant, dans son dernier rapport, publié le 1er février en cours, les efforts accomplis par l’Algérie en 2022 pour renforcer la résilience de son économie, malgré les effets négatifs de la tempête pandémique (Covid-19) et de la guerre en Ukraine, estimant que «la reprise économique s’est renforcée et la croissance du PIB hors hydrocarbures s’est améliorée à 3,2 % en 2022, contre 2,1 % en 2021 ».Il table ainsi sur une amélioration des perspectives économiques en 2023 (la croissance du PIB hors hydrocarbures devrait se renforcer pour atteindre 3,4 % et l’inflation baissait à 8,1%), recommandant, toutefois à la Banque d’Algérie (BA) de resserrer, dès à présent, sa politique monétaire pour prévenir un éventuel désancrage des anticipations et la persistance d’une inflation élevée». «L’appréciation récente du dinar ne peut se substituer au resserrement nécessaire de la politique monétaire», explique les services du FMI.
Ils ont salué, dans leur rapport, les progrès accomplis en matière de réforme de la gestion des finances publiques, évoquant «la mise en œuvre complète de la loi organique des lois de Finance prévue en 2023 constituerait une étape primordiale dans les efforts de modernisation», et l’adoption du «nouveau code de l’investissement et les lois relatives à l’auto-entreprenariat et aux énergies renouvelables pourraient contribuer à créer un environnement plus propice à l’activité du secteur privé», a indiqué le rapport. Il a, également, mis en avant l’importance de la révision de «la Loi sur la monnaie et le crédit» considérée comme «une opportunité pour renforcer le dispositif de gouvernance de la BA «qui devrait, selon les services du FMI, «resserrer sa politique monétaire dès à présent, ainsi relever son taux directeur et reprendre une gestion bien calibrée de la liquidité pour améliorer la transmission de la politique monétaire». Les experts du FMI ont souligné à nouveau la nécessité de l’indépendance de la Banque centrale pour devenir plus crédible et mieux agir sur la stabilité des prix, recommandant l’interdiction formelle du «financement monétaire dans la nouvelle loi afin de renforcer l’indépendance de la banque centrale et sa capacité à agir pour défendre la stabilité des prix». Ils ont appelé, à fournir «des efforts supplémentaires pour renforcer le cadre budgétaire», estimant qu’«un rééquilibrage budgétaire progressif guidé par un cadre fondé sur des règles est nécessaire pour renforcer la résilience des finances publiques et préserver la stabilité macro-économique à moyen terme», lit-on dans le rapport.
Il faut procéder, selon les services de cette institution financière internationale, à «un ajustement pour améliorer le déficit primaire hors hydrocarbures et dividendes de la BA de 10 % du PIB hors hydrocarbures par rapport à son niveau de 2022 et jusqu’en 2027».
L’amélioration de l’activité économique en Algérie est de court terme, selon le FMI qui l’explique par «le rebond des cours des hydrocarbures qui a atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures et par la reprise suite au choc de la pandémie semble s’être renforcée». Le pays a enregistré en 2022, «son premier excédent depuis 2013 et les réserves internationales ont augmenté, interrompant leur baisse tendancielle au cours des dernières années».
«Le compte des transactions courantes devrait rester excédentaire en 2023 et enregistrer un déficit croissant à compter de 2024», indique le rapport, évoquant le progrès réalisé dans secteur hors-hydrocarbures qui a aussi connu un progrès significatif et cette tendance haussière devrait, selon le FMI, se poursuivre en 2023 avant de se stabiliser et ralentir en 2024. «La croissance du PIB hors hydrocarbures devrait se renforcer pour atteindre 3,4 % en 2023 sous l’effet d’une forte augmentation des dépenses budgétaires. Elle devrait ralentir progressivement par la suite pour atteindre 2 % environ à moyen terme».
Concernant l’inflation, le FMI table sur une légère baisse «à 8,1% en 2023, mais reste relativement élevée à moyen terme», estimant que «la hausse de l’inflation est un défi considérable, dans un contexte de politique monétaire accommodante». Le Fonds a plaidé pour la réforme des subventions publiques avec renforcement d’une protection sociale, le rééquilibrage budgétaire, et «la diversification des sources de financement qui permettrait d’étaler l’ajustement budgétaire sur plusieurs années tout en limitant les pressions sur le système bancaire».
Il a mis en garde contre les risques de la hausse de la dette intérieure en raison du refus des autorités de recourir au financement extérieur et l’impact de la politique de restriction sur les importations sur le pouvoir d’achat. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) qui a achevé les consultations au titre de l’article IV avec l’Algérie a insisté dans son rapport sur l’urgence de réduire le cumul du déficit budgétaire, estimant que «la hausse considérable des dépenses annoncée dans le cadre de la loi de Finances pour 2023 pourrait résorber les progrès en matière de réduction du déficit budgétaire depuis 2018, affaiblir la résilience des finances publiques et aggraver les pressions inflationnistes».
Samira Takharboucht