Le village Batouche à l’ombre

Tiaret

Le village Batouche Habib, implanté sur la RN Tiaret – Relizane, relevant de la commune de Guertoufa, est loin des regards des autorités locales. Depuis le classement des zones d’ombre, le douar est plongé dans l’oubli et aucun programme n’est inscrit à l’ordre du jour. Le froid, dépourvu de route et sans réseaux, tous les chemins mènent au village fantôme. Pendant que les habitants des villes alimentées en gaz naturel, se prélassent sous leurs couettes et zappent les chaînes satellitaires, ceux du village Batouche, dépourvus de cette énergie, courent après des bonbonnes de gaz butane à Temda et Guertoufa où sont tout simplement bloqués à l’intérieur de leur maison, priant Dieu de leur venir en aide. La bouteille de gaz est rarissime, en ces temps de neige et de froid glacial, et s’en débrouiller une relève du miracle, car les livreurs ne peuvent atteindre ces zones à cause de l’accès accidenté. Devant ce froid glacial, le choix des 32 familles de mourir de froid ou s’emmitoufler dans plusieurs couches de vêtements est vite fait. Pour les scolarisés qui fréquentent Chemit, Temda et Guertoufa pour rejoindre les classes. Pour manifester leur colère, les habitants ont suspendu des banderoles, où il est écrit : « une visite pour découvrir nos problèmes» (…) « On réclame nos droits», etc. Batouche reste l’un des villages à l’ombre, loin des regards des élus, quant aux rayons du soleil, ils se levent sur ce village uniquement lors des campagnes électorales.
Hamzaoui Benchohra