Djelfa réunifiera l’Afrique à l’Afrique

Cherté du goudron

De prime à bord j’écris cet article avec un sentiment de patriotisme. Non seulement parce que j’avais en 1973/1974 contribué dans le cadre du service national au sein des 11 et 12 GRRT (groupement de la réalisation de la route transsaharienne), aujourd’hui la route de l’unité africaine. Je suis fier d’avoir contribué à la construction de l’aérodrome d’Aïn Salah et des dessertes d’Igostone, d’Essahla Tahtania et d’Essahla El Fougania et des 80 km vers Arak pour rejoindre Tamanrasset. Si c’est à refaire dans le cadre d’une mobilisation pour une Afrique indépendante et unie, je réponds présent à l’appel. La route de l’unité africaine ex-nationale une (RN-1) qui traverse un bon nombre de wilayas du Centre et du Sud. Les voies express venant du Nord s’arrêtent à l’entrée Nord de Djelfa. La wilaya de Laghouat en a tant bien que mal réalisé ce qui lui a été attribuée jusqu’aux limites de la wilaya de Djelfa. A Djelfa, ces derniers temps, il y avait et il y a toujours un tronçon de 63 km qui devait être dédoublé en partie et réalisé en travaux neufs. Initialement, la réalisation de ce tronçon avait été attribuée à l’ETRHB. Pour rappel et pour l’histoire : les travaux d’un montant de deux mille milliards dont une avance sur travaux de près de 500 milliards ont été versés au compte de l’ETRHB qui avait bénéficié dudit marché. Ils n’avaient pas démarré les travaux et par la suite les montants alloués pour l’enveloppe du marché ont été consommés. De 2016 au hirak, l’entreprise ne lance pas les travaux et ce n’est que lorsque le patron de l’ETRHB a été intercepté aux frontières algéro-tunisiennes en 2019, si la mémoire ne nous joue pas de tours. Quelques jours plus tard, le projet est gelé. Depuis quelques temps, le dégèle est décidé. Plusieurs entreprises sont entrées en lice dont un groupement Etat et privé. Les travaux lancés par l’ex-ministre des travaux publics en janvier 2002. Toutes les entreprises furent surprises à mi-chemin par la flambée des prix des matériaux et de la matière d’œuvre. Elles ont tenté de forcer le sort. Elles ont enregistré des pertes colossales. Le boss de cette entreprise a beau être nationaliste patriote mais le déficit est très important. Du côté de l’administration, on parle de 20 milliards. Pour cause, lors de la remise des offres, le bitume ne valait qu’environ 40.000DA la tonne, donc tous les calculs étaient établis sur cette base. La marge proposée permettait aux différents acteurs sur cette route comme pour tous les autres intervenants sur les routes en travaux neuf de dégager des bénéfices aisés. Actuellement, la tonne de bitume avoisine les 120 mille dinars. Si des entreprises réalisatrices de routes dans beaucoup de wilayas se sont désistées dès les premières augmentations sur les prix du goudron et ont mis la clé sous le paillasson à Djelfa les entrepreneurs boostés par le DTP ne se sont pas arrêtées et elles risquent de ne plus supporter les pertes. Elles emboiteront le pas aux entreprises fragilisées, l’augmentation des prix de l’asphalte, si des mesures souveraines ne sont pas prises. Nos hydrocarbures ne sont ni lourds ni gras, le Sahara-blend est le pétrole qui n’engage pas un processus complexe pour être raffiné. C’est à partir des pétroles bitumineux et gras que sont extraits le bitume et les graisses et autres sous produits. Leurs principaux détenteurs profitent de cette occasion pour engranger des recettes faramineuses. La souveraineté du pays passe en priorité de toutes les démarches entreprises ou à entreprendre. La décision de notre pays à se joindre aux pays du BRICS est soumise à certaines conditions fondamentales, l’une d’elle est la réalisation de la route de l’unité africaine dans les termes requis. Les recommandations soumises aux hautes autorités lors des différentes rencontres dans le domaine des travaux publics tournaient autour du remplacement du bitume par le béton poreux. Cette nouvelle méthode de réalisation des infrastructures routières donnera plus de longévité aux routes. D’autant plus que cette route ou bien celle du chemin de fer qui atteindront Lagos et permettront aux pays du BRICS dont l’Algérie d’assurer les échanges dans l’avenir. Il n’est pas dans l’intérêt de notre pays de laisser passer cette opportunité. Il faut redresser la barre des prix du bitume d’une part et éponger les pertes des entreprises algérienne.
Djilali Harfouche