Un grand dommage aux relations algéro-françaises

Opération d’exfiltration

L’Algérie a immédiatement réagi à l’opération d’exfiltration vers la France d’une ressortissante algérienne, Amira Bouraoui, qui était sur le point d’être expulsée vers l’Algérie, car elle se trouvait en situation irrégulière en Tunisie.

Mercredi, un communiqué de la Présidence de la République a annoncé que le Président Abdelmadjid Tebboune a ordonné le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat. Cette mesure a été prise, indique le communiqué, «dans le prolongement de la note officielle par laquelle l’Algérie a protesté fermement contre l’exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne». En effet, dans la même journée, mercredi, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a exprimé à l’Ambassade de France «la ferme condamnation par l’Algérie de la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français qui ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne». Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, dans cette note officielle, l’Algérie rejette ce développement «inadmissible et inqualifiable»qui cause «un grand dommage»aux relations algéro-françaises. Dans son édition de mercredi, le quotidien national El Moudjahid annonçait déjà la couleur. La France, qui fait face à tant de colère en Afrique, à cause de son arrogance néocoloniale, ne changera jamais, a écrit le journal. «Les Algériens en ont assez de ces gestes inamicaux de la France. Cette politique française, d’un pas en avant et dix en arrière, n’apaise pas les esprits et jette le froid sur les relations bilatérales», a souligné El Moudjahid. «A travers ce geste, Paris porte atteinte aux relations entre les deux pays au moment où ces dernières commençaient à connaître un réchauffement après la visite effectuée par le Président français à Alger en août dernier et sanctionnée par la «Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé» ainsi que plusieurs accords de coopération, a commenté El Moudjahid. L’APS a publié un commentaire qui fait constater que «la barbouzerie française ne cache plus son jeu. Elle s’affiche au grand jour». Plus grave : «Elle est sur le point d’atteindre son objectif qui est d’arriver au point de non-retour dans les relations algéro-françaises». L’APS appelle les choses par leurs noms: «Tout le monde sait qu’au niveau de la DGSE française, il y a une feuille de route pour mettre à mal la relation algéro-française. Cette feuille de route, qui est exécutée par les barbouzes et les «khabardji» et certains responsables au niveau de la DGSE, du quai d’Orsay et certains conseillers franco-algériens qui ne cachent pas leur amour et leur vénération pour le Makhzen «. Résultat : « tout ce qui a été construit entre les Présidents Tebboune et Macron pour ouvrir une nouvelle page entre les deux pays, tombe en ruine et la rupture ne semble pas loin». Par contre, l’acte commis par la diplomatie et les services français, en territoire tunisien, n’a pas d’impact sur les relations algéro-tunisiennes. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra s’est entretenu, mercredi par téléphone, avec son homologue tunisien, Nabil Ammar, qu’il a félicité pour sa nomination récente à la tête de la diplomatie tunisienne, lui souhaitant plein succès dans ses nobles missions. Les deux ministres se sont remémoré les évènements de Sakiet Sidi Youcef et ce que représente ce legs commun pour les deux pays et les deux peuples frères. Les deux ministres ont salué les relations de fraternité et de coopération entre l’Algérie et la Tunisie, lesquelles évoluent de manière qualitative, à la faveur de l’intérêt particulier accordé par les présidents MM. Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed. Les deux responsables ont réaffirmé, par la même, leur détermination à poursuivre leurs efforts pour conforter davantage la coordination politique et la complémentarité économique, au mieux des intérêts des deux pays, en œuvrant à la réalisation de leurs objectifs communs aux plans régional et international, selon un communiqué officiel.
Lakhdar A.