Retour à la crise de l’huile de table à l’approche du mois Ramadhan 2023

La pénurie de lait et de l’huile refait surface à l’Est

Un retour à la case de départ comme toujours à l’approche du mois de Ramadhan 2023 les pénuries et la cherté des produits alimentaires font rage à Annaba et ses environs. Le marché de lait dans cette wilaya enregistre un grand déficit de ce produit de base à travers ses 12 communes. Selon les dernières statistiques de la direction du commerce et de la promotion des exportations, un déficit de 60.000 litres avec un quota mensuel de poudre de lait estimé à 588 tonnes livrées par l’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers, Onil.

Ce qui permet une capacité de production de seulement 110.000 litres/jour, alors que la demande objective du marché de la wilaya d’Annaba est de l’ordre de 170.000 litres/jour. Annaba compte seulement trois laiteries celle de l’Edough, relevant du secteur public et deux autres, moins importantes, relevant du secteur privé. Le manque de lait en sachet reste le casse-tête journalier pour le citoyen et depuis plusieurs années. ce phénomène de pénurie de ce produit essentiel va s’aggraver durant le mois de Ramadhan. Comme chaque année en pareille occasion. De longues files, des bousculades, des querelles, des insultes et autres genres d’incivisme au sein de la population qui ne désire qu’obtenir deux sachets de lait ou acheter un bidon d’huile de table « je rêve d’un jour où je pourrai acheter sans difficulté deux sachets de lait chez n’importe quel commerçant dans cette ville » lança un père de famille désespéré qui ne trouva pas ce produit nécessaire. Décidément le lait en sachet très prisé par la population devient introuvable comme l’huile de table chez les vendeurs. Le quotidien «La Nouvelle République» a effectué cette semaine une tournée dans les divers secteurs du chef-lieu de wilaya pour mieux cerner ce problème qui empoisonne la vie des citoyens quotidiennement à la recherche de ce produit vital. Les enfants le consomment au petit déjeuner et en fin d’après-midi dès leur retour de leurs écoles mais que dire un père ou une mère de famille aux petits lorsqu’ils n’ont pas trouvé le lait. De nombreux épiciers de Guelma et de Annaba ont décidé de ne plus vendre le lait en sachet à leurs clients qui se rabattent sur le lait pasteurisé fixé à 140 dinars. Un quinquagénaire à bout de nerfs nous a déclaré ! « Je suis un ouvrier qui perçoit un salaire mensuel de 28.000 dinars ; je suis père de quatre enfants ! Il m’est impossible d’acheter les boîtes de lait à 140 dinars le litre ! Est-il logique de vivre ce calvaire en 2022 ? »Certains commerçants avides de gains faciles et malhonnêtes dissimulent les sachets de lait pour les revendre à 30 dinars l’unité à leurs amis après. La crise du lait en sachet continue malheureusement de rendre les citoyens de l’est mécontents et furieux à chaque début de la matinée devant les petites camionnettes qui distribuent cet insuffisant produit de large consommation dans la wilaya d’Annaba. Malgré que la direction du commerce, la direction des services agricoles et l’Office national interprofessionnelle du lait et des produits laitiers ont ouvert une enquête pour découvrir les anomalies dans la distribution pour cette région en identifiant les responsables de cette crise qui dure depuis juillet 2019. Avant 2019, la laiterie Edough recevait de l’Onil 800 tonnes de lait en poudre, pour une production de 90.000 litres de lait pasteurisé par jour. Après juillet 2019, la quantité de poudre reçue est descendue à 680 tonnes, pour une production de 80.000 litres par jour. En 2020, la quantité de poudre est descendue à 587 tonnes pour une production qui avoisine les 72 000 litres par jour alors que la quantité distribuée a été moins que cela. La commission d’enquête a découvert 8.552 litres manquants. L’enquête est toujours en cours visant une complicité entre producteurs et distributeurs. Le pauvre citoyen paye toujours les pots cassés où vers dix heures il n‘y a plus de lait en sachet en vente chez les commerçants qui eux cachent tout le temps une certaine quantité derrière le local. Au niveau des laiteries, les distributeurs reçoivent une quantité imposée de lait en sachet, lait de vaches, les commerçants de leur côté imposent aux citoyens d’acheter du lait de vache avec le lait pasteurisé. Et ceci concerne les villes d’Annaba, El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar. La faute aux citoyens qui ne veulent pas dénoncer ces actions ni déposer plainte pour ces infractions. A l’Est du pays à l’exemple de la wilaya de Souk Ahras qui possède une seule unité de production traitant ainsi 40 000 litres par jour, quelque 34 millions de litres collectés ont été transférés vers les unités de Guelma, Annaba, Skikda et El Taref. Le cheptel bovin de cette wilaya compte 87 600 têtes dont 12100 vaches hybrides et 29 000 de races locales pour 5000 éleveurs dont 2100 intégrés au programme de collecte du lait. Révèlent les services agricoles de la wilaya. Certes, les importations de lait de transformation avaient reculé durant l’année 2013 à 989,357 millions de dollars en chutant de 12, 4 % et la production de lait cru n’a pas pu répondre aux besoins de la population estimés à 5 milliards de litres par an. selon le Cnis Centre national de l’information et des statistiques des douanes algériennes, l’Algérie dispose de seulement 250 000 vaches laitières qui sont loin de satisfaire la demande, estime-t-on.

Un potentiel important de transformation
Le marché de transformation dans lequel Candia Algérie qui est issue du partenariat de la société française et l’ancienne entreprise de soda Tchin Tchin détient la plus grosse part du marché du lait UHT 79% produisant ainsi 200 000 litres par jour. les collecteurs aussi font beaucoup d’efforts pour faire durer l’activité comme le cas d’un collecteur de lait de vache qui sillonne avec sa camionnette citerne la région de MIla, Sidi Merouane et Ain Beida afin de rassembler chez une quinzaine d’éleveurs prés de 500 litres de vache qu’il livre à l’unité Grouz. A ce titre il faut noter qu’une bonne vache peut donner 20 litres par jour, sa ration d’aliment avoisine les 4 quintaux par mois, a-t-on souligné. Concernant les produits laitiers le groupe Giplait qui dispose d’une capacité de production de 30 millions de litres de lait pasteurisé et de 600 000 litres de lait fermenté domine le marché, son complexe fromager de Draa Ben Khedda est l’important producteur de produits laitiers dans la wilaya de Tizi Ouzou, il produit le célèbre Camembert le Tassili qu’on trouve partout dans le pays. Le marché du fromage est dominé par quelques marques aussi notamment la vache qui rit , le Berbére, le Tassili et la jeune vache ainsi que qu’une minorité de fabricants de Constantine alors que le marché du yaourt en Algérie appartient à Danone , Soummam, Yoplait et Trèfle, révèle-t-on. Or, dans la localité de Mechroha à l’est du pays possédant une laiterie qui produit 40 000 litres/jour où l’élevage des vaches laitières demeure globalement traditionnel dans cette wilaya en dépit de l’évaluation du cheptel soit 32 % de la production avaient été réalisés part 9 000 vaches modernes soit 17 % du cheptel composé de 50 100 vaches laitières. Quelque 34 millions de litres collectés avaient été transférés vers les unités de Guelma, Annaba, Skikda, El Taref et Constantine, a-t-on indiqué auprès des services agricoles. Le cheptel bovin de la wilaya compte au tota78 600 tètes dont 12 100 vaches hybrides et 29 000 de races locales. La ville de Souk Ahras compte 5000 éleveurs dont 2100 intégrés au programme de collecte du lait. L’Onil l’Office national interprofessionnel du lait verse des aides publiques depuis 2010 aux éleveurs, aux collecteurs et aux transformateurs. En outre le manque d’unités de transformation, la filière reste confrontée à la faiblesse de la diversification des aliments de bétail, le manque de suivi vétérinaire et la mauvaise organisation de l’activité de collecte. Dans la région de l’ouest du pays et plus précisément dans la wilaya de Sidi- Bel Abbès dont les besoins de la population qui sont estimés à plus de 46 millions de litres et dont plus de 23 millions de la production destinés pour les habitants ruraux soit un taux de couverture de 72 % et un déficit de 13 millions de litres par an. Les besoins des habitants de la région pour une population totale de plus de 580 000 citoyens estimés à exactement une quantité de 80 litres par habitant et par an récoltés par 3000 exploitations comprenant 21 400 vaches laitières il faut savoir que les programmes de développement soutenus par l’Etat avaient réellement permis la croissance de l’élevage dans la wilaya depuis les dernières années. L’on indique que c’est plus de 680 éleveurs laitiers produisant avec un nombre de 5320 vaches laitières modernes, une vache pour donner entre 18 et 20 litres par jour a besoin de 4 quintaux d’aliments par mois. Soulignons que le déficit dénombré est généralement comblé par l’apport de quelques unités de transformation en lait recombiné qui suffisait autrefois plusieurs localités limitrophes de la wilaya en question et le manque constaté de poudre de lait sur le marché. révèle-t-on.
Oki Faouzi