Dans les expressions populaires et la culture universelle

Symbolique des larmes

Verser des larmes est une réaction naturelle mais triste due à un choc psychologique, à une émotion face à une menace inopinée à une déception brutale, à un malheur. Elles viennent facilement chez une personne sensible à la douleur.

Dans la vie, il y a ceux qui ont les larmes faciles et d’autres qui restent de glace quel que soit le malheur qui les frappe. Il faut ajouter une autre catégorie, celle d’individus qui pleurent de joie. L’expérience nous a appris qu’il n’y a pas de plus triste que celui qui pleure beaucoup, surtout lorsque celui-ci est un vieux qui verse d’abondantes larmes de désespoir.

Les larmes dans les expressions populaires
Tout le monde connaît l’expression courante : « verser des larmes de crocodile » pour désigner tous ceux qui pour des intérêts sordides font semblant de pleurer face au malheur de quelqu’un dont on est jaloux. On entend aussi très souvent parler « des larmes de l’histoire » pour renvoyer à tous les éprouvés soit des guerres injustes, soit des conflits sociaux ou familiaux. Que de larmes ont été versées par des victimes innocentes qui ont servi de boucs émissaires ou de cibles privilégiées qui ont blessé à vie des peuples, des familles, des groupes ethniques. Et avez-vous entendre parler des pleureuses des femmes qu’on paye pour pleurer des êtres chers, sinon les victimes d’une cause sacrée. Il s’agit de femmes qui éprouvent les mêmes sentiments que toutes les autres mais qui ont le talent de pleurer en s’arrachant les cheveux si on les paye, donnant ainsi admirablement l’illusion durée ou du naturel. On voudrait savoir pourquoi les Allemands ont appelé une de leur vallée « vallée des larmes » ; cela rappelle peut être un événement triste qui a suscité des pleurs auprès des acteurs malheureux qui ont dû subir des épreuves difficiles et injustes. Allez savoir ! Il n’y a rien de comparable avec les larmes des acteurs de cinéma qui jouent le jeu de comédien en se mettant avec talent dans la peau des personnages d’une réalité vécue et qui ont vraiment pleuré. Comment les artistes réussissent-ils à pleurer peut être en se versant du jus d’oignon dans les yeux tout en simulant le triste sort subi.

Les larmes dans les arts populaires
Parmi les artistes qui ont acquis la maîtrise de la langue dont ils sont devenus les maîtres, il y a ceux qui ont su composer des vers pour parler des larmes en faisant vivre des situations abstraites, moyennant des images à imaginer lorsqu’on a bien compris les textes poétiques. Il arrive que des artistes eux-mêmes versent des larmes en se donnant la peine de composer des vers qui conviennent pour exprimer de la meilleure manière possible des états d’âme. Ce fut le cas de Molière lorsqu’il composait des pièces théâtrales versifiées. Parmi ceux pour lesquels on fait allusion, il y a des gens qui ont souffert de n’avoir pas réussi de ne pas pouvoir réaliser des rêves légitimes, d’être pris pour cible par mépris ou d’avoir été victimes d’une injustice ou d’une incompréhension. C’est là une thématique privilégiée pour les compositeurs de paroles qui cherchent à toucher un nombreux public. On trouve ainsi dans les poésies célèbres des expressions devenues des proverbes tant elles sont belles à retenir et du genre ; pleurer à fendre l’âme, il pleure à briser le cœur (vers d’une récitation pour enfants). Les chanteurs de leur côté usent beaucoup des expressions métaphoriques pour sensibiliser tout le monde à la douleur. El Anka a composé à l’occasion de l’indépendance de notre pays une chanson, il mit en valeur l’idée de verser beaucoup de larmes, peut-être des larmes de joie pour être arrivé au terme d’une longue période de violence, celles de la guerre.il dit : mes yeux sont comparables aux torrents (de larmes). Il y a des poètes qui ont donné aux larmes des connotations excessives moyennant des comparaisons métaphoriques qui ont valorisé le texte en accentuant son aspect esthétique. Nous en avons un exemple par celui qui a dit : « Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville ».
Abed Boumediene