7.600 affaires cybercriminelles traitées en deux ans

La Gendarmerie nationale tire la sonnette d’alarme

Alors que le nombre des affaires liées à la cybercriminalité a dépassé les 500 dossiers, rien que pour le début de l’année en cours, soit sur une courte période d’un mois seulement, celui des deux années passées, soit entre 2021 et 2022, a survolé, à son tour, la barre des 7.200 affaires. Au total, plus de 7.600 affaires cybercriminelles ont été traitées depuis l’année 2021. L’Algérie assiste à une explosion de la criminalité numérique.Spécialiste et enquêteur au Centre de prévention et de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale, le capitaine à la Gendarmerie nationale, Farid Deramchia, a tiré, hier sur les ondes de la Chaîne I de la Radio algérienne, la sonnette d’alarme devant le nombre considérable des affaires liées à la cybercriminalité recensé durant les deux années précédentes et lors du premier mois de l’année en cours, où l’hôte de la Radio algérienne, fait état d’un bilan de plus de 7.600 affaires traitées dans le domaine de la cybercriminalité. «Rien que pour le mois de janvier passé, la Gendarmerie nationale a traité plus de 500 affaires liées à la criminalité numérique, alors qu’en 2021, le nombre des affaires liées au même fléau a été de 2.838 dossiers, tandis qu’au cours de l’année 2022 il est passé à plus de 4.600 traitements des affaires liées à la cybercriminalité», a révélé le représentant du commandement de la Gendarmerie nationale. Le capitaine Farid Deramchia a alerté, lors de son intervention hier sur les ondes de la Chaîne I, en jugeant la situation de très préoccupante, tout en affirmant que «la cybercriminalité est en constante augmentation». Selon lui, «il est évident aujourd’hui, et à partir d’une observation approfondie, que la cybercriminalité comprend des formes multiples, entre autres des formes de malversation, de menaces, de diffamation et d’atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée par le biais des réseaux sociaux, sans oublier des délits constatés sur la Toile pour diffusion de fausses et trompeuses informations, de piratage, d’harcèlement électronique, d’escroquerie et d’escroquerie et de faux et usage de faux», a détaillé le capitaine Farid Deramchia, spécialiste de la cybercriminalité à la Gendarmerie nationale. Ce dernier a noté «qu’entre 65 et 75% des affaires traitées concernent la vie privée des personnes ont été résolues par les cybergendarmes», indique-t-il à la Radio algérienne.
Menace de mort, appel à la désobéissance civile, intimidation, chantage, harcèlement ou encore usurpation d’identité, sont autant de crimes commis sur la Toile, où une moyenne de vingt délits est constatée chaque jour. Pour l’invité de la Radio algérienne, la prolifération rapide de l’utilisation des téléphones mobiles en Algérie, constatée depuis le début de l’année 2000, soit au cours de ces 22 dernières années, a été accompagnée par une croissance nette de la cybercriminalité, et les bilans annuels constatés dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalité sont de véritables révélateurs de cette hausse inquiétante. L’émergence de la cybercriminalité n’est plus à présenter, car on y est déjà, mais il s’agit, désormais, de lutter contre cette forme criminelle digitale qui nuit à la sécurité et à la stabilité de tout un pays», prévient le capitaine Farid Deramchia.
Avec une population relativement jeune et de plus en plus prises par les nouvelles technologies, voire presque connectée tout le temps, surtout aux réseaux sociaux, la protection des données et des personnes sur internet s’impose comme une urgence», a préconisé et estimé à la fois le capitaine de la Gendarmerie nationale. Abordant la question des «victimes» de la Toile, à cet égard, Farid Deramchia a encouragé, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne I, les personnes concernées à déposer une plainte auprès des services compétents. «Un comportement que les victimes doivent entreprendre pour restituer leurs droits après chaque atteinte commise à leur égard sur l’internet», a incité et insisté à la fois le capitaine à la Gendarmerie nationale. L’enquêteur au Centre de prévention et de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale et avant de conclure son intervention à la Chaîne I a mis en garde devant la prolifération des atteintes numériques visant les enfants, sur ce plan l’hôte de la Radio algérienne a estimé que les enfants sont les plus visés. «Nos services ont traité 200 affaires ayant ciblé les enfants durant l’année 2021, contre 193 en 2022», fait part le capitaine Farid Deramchia.
Sofiane Abi