Des manifestants protestent contre la hausse des prix

Liban

Des activistes de rue qui protestent contre les hausses de prix au Liban ont bloqué les passages le long des principales autoroutes et avenues de la capitale libanaise ce jeudi. Les manifestants utilisent des pneus en feu et des poubelles pour bloquer les voies de circulation, rapporte un correspondant de TASS se trouvant sur place. La situation est désormais sous contrôle non seulement à Beyrouth et dans ses environs, mais aussi à Tripoli au nord et à Saïda au sud. Une nouvelle vague de protestations a suivi une nouvelle baisse du taux de change de la livre libanaise, de 60 000 à 75 000 pour un dollar. Cela a entraîné une hausse des prix de la nourriture, des aliments pour bébés, des médicaments et des produits de première nécessité, qui a frappé les pauvres. Les prix de l’essence ont augmenté et les files d’attente étaient de nouveau présentes dans les stations-service ce jeudi. Au plus fort de la saison hivernale, les prix des bouteilles de gaz domestique et du fioul, qui sert de combustible aux générateurs d’électricité qui alimentent les foyers des citoyens, ont bondi. En raison de la crise, la société publique Électricité du Liban ne fournit pas plus de 4 heures d’électricité par jour aux villes. Les protestations ont commencé ce jeudi avec la prise par des déposants mécontents des succursales de deux banques privées, Fransabank et Audi Bank, dans le quartier branché de Badaro. Les assaillants ont brisé des vitres et mis le feu aux bureaux, mais la police et les pompiers ont réussi à éteindre les flammes avant que les étages supérieurs ne soient engloutis.
Depuis le 7 février, l’Association des banques libanaises (ABL) est en grève illimitée en réponse à une enquête judiciaire en cours sur les abus financiers dans le secteur bancaire. En outre, l’ABL fait pression sur les autorités pour qu’elles renforcent la sécurité des institutions bancaires en raison des attaques perpétrées par des déposants mécontents qui réclament de l’argent sur les comptes gelés suite à l’effondrement financier. La livre libanaise s’est dépréciée de 96% depuis octobre 2019 alors que le pays a plongé dans une crise socio-économique sans précédent. Selon une étude du Programme alimentaire mondial de l’ONU, 1,3 million de Libanais et 700 000 réfugiés syriens (soit un tiers de la population libanaise) vivent désormais sous le seuil de pauvreté.