Hausse des subventions de l’Etat à 108 milliards de dinars

La valeur des subventions publiques de l’huile de table a doublé en 2022

La valeur des aides financières accordées par l’Etat pour soutenir la stabilité des prix de l’huile de table sur le marché n’a cessé d’augmenter au cours de ces quatre dernières années.Durant les onze (11) premiers mois de l’année 2022, le montant des subventions publiques de l’huile de table a atteint 108 milliards de dinars, selon les chiffres avancés, avant-hier, par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), confirmant ainsi la hausse exceptionnelle de la valeur des subventions depuis 2019. Il a souligné, en parallèle, les efforts continus des agents de contrôle relevant du secteur du Commerce dans la lutte contre les pratiques déloyales de certains commerçants qui ne respectent pas le plafond des prix fixé par voie réglementaire.
Le ministre a révélé, à ce sujet, qu’au cours du premier semestre de 2022, quelque 643.929 interventions dans le cadre de la lutte contre l’application de prix non régulés sur des produits de grande consommation, dont 216.367 interventions concernant le sucre et l’huile, ayant permis d’établir 12.809 infractions et 110.000 procès-verbaux (PV), outre la saisie de biens d’une valeur de 281 millions DA, et un montant total de non facturation de l’ordre de 9,6 milliards DA», a-t-il précisé, soulignant les efforts continus des autorités et de ces agents pour «assurer la stabilité des prix codifiés de nombre de produits alimentaires, et lutter contre les pratiques malhonnêtes de certains commerçants qui osent imposer des prix non régulés sur des produits subventionnés notamment le pain, le sucre, l’huile et le lait».
De son côté, l’Etat a dû, pour rappel, renoncer à son projet de réforme du régime des subventions publiques des produits de large consommation pour maintenir la stabilité des prix, lutter contre la spéculation et l’inflation qui grignote chaque jour un peu plus du budget des ménages algériens. L’Etat a dû intervenir pour stabiliser les prix de l’huile de table sur le marché et soutenir indirectement le pouvoir d’achat, ce qui explique la hausse des subventions de ce produit.
En effet, la valeur des subventions publiques de ce produit «est passée de 852 millions DA en 2019 à 3,205 milliards DA en 2020, puis à 57 milliards DA en 2021, avant d’atteindre 108 milliards DA au cours des 11 premiers mois de 2022», a indiqué M. Rezig. Le montant des subventions de l’État de l’huile de table a pratiquement doublé en 2022, par rapport à 2021. «Ces chiffres faramineux démontrent le champ d’intervention de l’Etat et l’écart pris en charge pour maintenir les prix à la portée des citoyens», a-t-il souligné. Cette tendance haussière est due aux répercussions de la pandémie du coronavirus qui a, explique-t-il, impacté, «à l’échelle mondiale, le mouvement des marchandises et les cours des produits alimentaires, dont l’huile brut de Soja», ce qui a poussé les autorités à prendre des mesures d’urgence pour approvisionner le marché en matières premières, notamment, du sucre, du blé et de l’huile de table.
Il a rappelé qu’«un Décret a été promulgué en 2011 à travers lequel l’Etat a plafonné les prix de l’huile de table (Soja) et de sucre blanc raffiné, en vue de prendre en charge l’écart de prix si la facture de production va au-delà du prix plafonné», soulignant, dans le même sillage, le rôle essentiel des agents de contrôle relevant du secteur du Commerce qui étaient «mobilisés»pour assurer la stabilité des prix codifiés de nombre de produits alimentaires dans la «lutte contre les pratiques malhonnêtes de certains commerçants qui osent imposer des prix non régulés sur des produits subventionnés notamment le pain, le sucre, l’huile et le lait».
«Pour le mois de Ramadhan prochain, toutes les mesures ont été prises pour assurer l’approvisionnement régulier en produits de base, et ce, avec la coordination des ministères du Commerce, de l’Industrie, de l’Agriculture et de l’Intérieur et tous les corps de sécurité», a-t-il ajouté. C’est une tradition, les prix des produits alimentaires, des fruits et légumes et des viandes blanches et rouges explosent à la veille du mois de Ramadhan.
Malgré les mesures prises par l’Etat, certains commerçants véreux n’hésitent pas à manipuler les prix des produits subventionnés, mais aussi ceux des matériaux de construction. C’est ce qu’a relevé un député du parti du Rassemblement national démocratique (RND) sur la hausse des prix de ces produits dans certaines zones frontalières.
«Le secteur avait mis en place une série de mesures pour réguler le marché, suivre le plafonnement légal des prix des produits de base et coordonner avec les services de sécurité pour éradiquer la spéculation illicite, notamment à travers le contrôle des dépôts et des chambres froides», a répondu le ministre, annonçant «l’ouverture d’une enquête nationale par les services de son département sur la facteurs de la hausse des prix notamment du fer, rappelant que les prix de cette matière demeurent soumis aux règles de l’offre et de la demande».
Samira Takharboucht