Le développement passe par une utilisation optimale des moyens humains et matériels

DTN-FAF

Le Directeur technique national, Mustapha Biskri, a indiqué mardi à Alger que son plan d’action pour développer le football national consiste en premier lieu à utiliser les moyens humains et matériels déjà existant de manière optimale et rationnelle.

«J’ai remarqué que certaines infrastructures ne sont pas exploitées à 100% de leur capacité, et j’ai remarqué aussi que certains entraîneurs ne se trouvent pas au poste qu’il faut, notamment, des formateurs qui se retrouvent à diriger des groupes (élite), ou l’inverse. Donc, pour un début, je plaide pour une utilisation rationnelle et optimale des ressources déjà existantes», a-t-il déclaré en conférence de presse, au Centre technique de Sidi-Moussa.
Selon Biskri «tout projet nécessite trois facteurs importants pour pouvoir se réaliser», à savoir des moyens humains, financiers et des infrastructures. D’après lui «en Algérie, nous disposons déjà d’une bonne partie de ces facteurs, sauf que leur utilisation n’est pas optimale», a-t-il commencé par expliquer.
Ainsi, pour démarrer son plan de développement, Biskri a jugé «nécessaire de mettre les personnes qu’il faut à la place qu’il faut», tout en utilisant les infrastructures disponibles de manière optimale.
«Dans le football moderne, tout est soigneusement classifié. C’est-à-dire qu’on ne peut plus avoir un seul entraîneur pour tout faire. Il faut quelqu’un qui a reçu une formation appropriée pour former, et un autre qui a les connaissances requises pour diriger un groupe élite. Le simple fait de mettre la personne qu’il faut au poste qu’il faut est déjà un gage de réussite», a-t-il soutenu.

«Objectif, les Jeux olympiques 2028»
Sur le long terme, Biskri a annoncé que son objectif est de «constituer une bonne sélection nationale chez les moins de 23 ans, qui pourra représenter dignement les couleurs nationales lors des Mondiaux et des Jeux olympiques de 2028.
Un travail qui selon lui «commence dès maintenant, particulièrement avec les jeunes nés en 2005», car ce sont eux qui seront appelés à former cette sélection nationale des U23 en 2028. Un projet qui implique «un travail à la base, avec un suivi régulier au niveau des clubs», a-t-il encore souligné. «Comme je l’ai déjà dit, la plupart des facteurs nécessaires à notre travail sont déjà disponibles. Il suffit juste de les utiliser convenablement. Par exemple, les Championnats des jeunes catégories. Je trouve anormale qu’un U17 joue à 9h et attende jusqu’à 19h pour rompre le jeûne. Et c’est encore pire dans les wilayas du Sud, où les jeunes doivent parcourir plus de 1 000 kilomètres pour jouer un match. Donc, la reprogrammation du Championnat de jeunes est à revoir».
Parmi les solutions proposées par Biskri «une programmation en nocturne des matches de jeunes pendant le Ramadan, et le regroupement des clubs du Sud en une région pendant quinze jours, pour jouer trois matches sur place, sans avoir à effectuer de longs déplacements».
Même s’il a entièrement foi en le potentiel des techniciens locaux, Biskri a révélé que son projet de développement comporte des collaborations avec compétences étrangères, notamment, à travers des échanges avec de grands pays formateurs, comme la France et l’Espagne.
«En ce qui concerne le football féminin, nos échanges se feront essentiellement avec l’Afrique du Sud, car elle est vraiment au top niveau chez les dames. Ils ont une excellente sélection, qui joue toujours le podium sur le plan continental et je suis sûr qu’on gagnerait à collaborer avec eux», a-t-il souhaité.
Biskri a affirmé avoir constaté d’autres anomalies, et qui selon lui, doivent être entièrement bannies, pour espérer développer convenablement le football national.
«Un entraîneur doit constamment se remettre à niveau, car le football est en constante évolution. Ce n’est pas normal qu’un entraîneur travaille aujourd’hui avec un diplôme qu’il a décroché il y a dix ans, sans avoir effectué le moindre recyclage depuis», a-t-il regretté.
«J’ai remarqué aussi que les entraîneurs des différentes catégories d’âge travaillent presque en totale autonomie les uns des autres, même s’ils sont au sein d’un même club. Or, c’est faux. Ces entraîneurs forment les maillons d’une chaîne qu’il ne faut jamais rompre. Ils doivent donc collaborer et coordonner leurs efforts, car les U15 d’aujourd’hui seront les U17 de demain, et les U19 les futurs seniors. Tout est lié et c’est pour cela qu’ils ne peuvent pas s’ignorer les uns les autres», a-t-il encore expliqué.
Outre les infrastructures déjà disponibles, Biskri a plaidé pour la création d’une Académie sportive, semblable à celle de la FAF à Sidi-Bel-Abbès, dans chacune des neuf régions du pays.
«Le fait d’avoir une Académie dans chaque région évitera la surcharge, car de cette façon, les jeunes pourront bénéficier d’une bonne formation, tout en restant près de chez eux».
D’après le DTN, l’idéal serait d’avoir seulement trente joueurs par catégorie d’âge, et ce, pour pouvoir travailler convenablement avec eux.
R. S.