Le plasticien Mohamed Mouss expose ses dernières oeuvres

Palais de la culture Moufdi Zakaria

«El Mouhimma» (la mission), une exposition de sculptures du plasticien Mohamed Mouss, a été ouverte mardi à Alger, proposant au regard du visiteur, une téléportation artistique au cœur du combat libérateur de l’Algérie en guerre contre la France coloniale. Visible jusqu’au 21 février à la galerie Baya du Palais de la culture Moufdi Zakaria, l’exposition a été organisée en célébration de la Journée nationale du Chahid, commémorée le 18 février de chaque année. Relevant d’une véritable mise en scène figée, une vingtaine de sculptures, individuelles ou collectives, représentant un microcosme de la société algérienne durant la Guerre de libération nationale, raconte la glorieuse Révolution algérienne contre l’occupation française, à travers différents personnages de tous les âges, convaincus de la nécessité d’en découdre avec le colonialisme et ses pratiques inhumaines et abjectes. Faits à base de pâte à papier mélangée à de la colle, puis montée sur une ossature en fil de fer servant de structure, les différents personnages ainsi façonnés, sont ensuite couverts de feuilles d’aluminium et passés à la peinture dorée, pour donner l’impression hautement esthétique de sculptures en bronze. De la femme combattante, à celle préparant des galettes de pain destinées aux Moudjahidines, et celle transportant des bûches de bois, pour réchauffer les campements éphémères aux maquis, passant par les Moudjahidines en champs de combat, chaque personnage de l’exposition est porteur d’une mission qu’il doit coûte que coûte accomplir et réussir. D’autres maquettes, de groupe celles-là, montrent des situations de guerre avec des moudjahidines en embuscade, ou dénoncent les affres du colonialisme, comme celles montrant des éléments de l’armée coloniale exhibant des têtes décapitées de martyrs algériens tombés au champ d’honneur.
Né en 1964 à Tlemcen, Mohamed Mouss est un artiste autodidacte qui, depuis 1984, année où il a commencé à esquisser ses premières croquis, ne s’est arrêté de peindre et de s’améliorer.
En 2005, l’artiste plasticien commettra ses premières œuvres qu’il soumettra au regard du public, pour enchaîner ensuite, une vingtaine d’expositions individuelles et autant d’autres collectives à différentes manifestations culturelles. «El Mouhimma» est, jusque-là, l’un de mes plus importants projets qui raconte la révolution armée contre l’occupant français à partir de faits réels, comprenant en réalité plus de 800 personnages, a expliqué Mohamed Mouss. Achevée en 2019, l’exposition «El Mouhimma», organisée par le Centre des arts et expositions (CAREX) de Tlemcen, a déjà été accueillie à trois reprises dans cette ville.
R.C.